Le Vatican intervient au Conseil de l’Europe

Europe: Le Saint-Siège rappelle l’importance de l’héritage chrétien du continent européen

Rome, 17 mai 2005 (Apic) Le Saint-Siège a une nouvelle fois rappelé l’importance de l’héritage chrétien de l’Europe, lors du troisième sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Conseil de l’Europe, réuni à Varsovie les 16 et 17 mai 2005.

Mgr Giovanni Lajolo, secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats, conduisait la délégation vaticane composée de Mgr Jozef Kowalezyk, nonce en Pologne, et d’Isabel Tellerfa Tapia, membre de la section pour les relations avec les Etats de la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège. Dans son allocution, le «ministre des Affaires étrangères» du Saint-Siège a tout d’abord salué les participants à la rencontre au nom de Benoît XVI, «qui par le choix de son nom a aussi tenu à rappeler un grand artisan de la civilisation européenne».

Dans ses différentes conférences et ses diverses publications des années passées, a insisté le diplomate du Saint-Siège, le pape avait exposé le thème de l’unité et des valeurs européennes, et insisté sur divers points historiques et doctrinaux, qui restent d’actualité. Ainsi, Mgr Lajolo a souligné que l’Europe devait être animée de valeurs fondamentales pour être «un facteur de paix et de civilisation». Au premier rang de ces valeurs fondamentales se trouve la promotion des droits de l’homme et en particulier de la liberté de conscience et de religion. Puis, viennent la recherche du bien commun et l’esprit de solidarité, et enfin le respect des identités nationales et culturelles.

Rôle prééminent du christianisme en Europe

Pour que ces valeurs ne restent pas lettre morte, il est nécessaire, selon l’archevêque italien, de se référer à la propre histoire de l’Europe car elle constitue l’Europe dans son identité spirituelle.

C’est pourquoi, le Saint-Siège voit avec satisfaction l’engagement pris dans le projet de préambule de la déclaration finale «envers les valeurs et les principes communs enracinés dans le patrimoine culturel, religieux et humaniste de l’Europe», a indiqué le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats.

«Le rôle prééminent que le christianisme a eu dans la formation et l’enrichissement d’un tel patrimoine – culturel, religieux et humaniste – est bien connu de tous et ne peut être ignoré», a-t-il insisté.

La cohérence économique et politique ne suffit pas

Mgr Lajolo a par ailleurs souligné que le Conseil de l’Europe devait préserver la légitime diversité et l’exigence de la liberté individuelle, au sein des relations entre Etats, sociales, familiales et individuelles. «Une meilleure coordination des organisations européennes ne répond pas uniquement à des impératifs de cohérence politique ou économique».

Le prélat a aussi rappelé que le Conseil de l’Europe se trouvait confronté à de grands problèmes mondiaux hérités du XXe siècle, comme la menace nucléaire, «qui risque désormais de se soustraire à la responsabilité exclusive et historique des grandes puissances», le surgissement du fondamentalisme politico-religieux, les grands phénomènes migratoires et «quelques situations périlleuses au niveau étatique qui existent aussi dans l’espace européen».

Le diplomate du Saint-Siège a alors particulièrement rappelé les situations de la Bosnie-Herzégovine et du Kosovo qui ne pourront être stabilisées sans «des garanties efficaces pour les minorités». Le Sommet du Conseil de l’Europe s’est tenu à Varsovie les 16 et 17 mai. Cette institution européenne distincte de l’Union, est une organisation pionnière de la construction européenne. Elle siège à Strasbourg en France et est compétente dans tous les domaines, sauf la défense (ce rôle est tenu par l’OSCE, l’Organisation pour la Coopération et la Sécurité en Europe). Créé en 1949 par 10 Etats, le Conseil de l’Europe en rassemble aujourd’hui 46. Le Saint-Siège n’en est pas membre, mais observateur. HY/JB

Encadré

Soutenir les nouvelles démocraties européennes

Le Conseil de l’Europe est à l’origine de près de 200 conventions, dont la plus connue est la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales qui permet le recours direct à la Cour européenne des citoyens résidant en Europe qui s’estiment lésés dans leurs droits.

Le premier sommet (Vienne 1993) et le deuxième sommet (Strasbourg 1997) avaient pour but d’accueillir et de soutenir les nouvelles démocraties après la chute du mur de Berlin. En outre, de nouvelles instances avaient été créées (Congrès des pouvoirs locaux et régionaux, Commission européenne de lutte contre le racisme et l’intolérance, Commissaire aux droits de l’homme, Comité de prévention de la torture).

L’enjeu principal du troisième sommet est d’opérer un recentrage autour des points forts du Conseil de l’Europe: droits de l’homme, démocratie, état de droit, et en particulier de renforcer la Cour européenne des droits de l’homme qui connaît un fort afflux de recours. Il vise aussi à développer la coopération avec l’Union européenne et l’OSCE. A l’issue de ce troisième sommet seront adoptés une déclaration finale et un plan d’action. (apic/imedia/hy/be)

17 mai 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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