Arabie Saoudite: Le gouvernement saoudien interdit aux imams de parler politique en chaire

Eviter les dérives extrémistes

Riyad, 5 janvier 2014 (Apic) Préoccupé par de possibles dérives extrémistes en Arabie Saoudite, le gouvernement saoudien a interdit aux imams de parler politique en chaire. Le ministre des Affaires islamiques Cheikh Saleh bin Abdulaziz bin Mohammed Al Al-Cheikh ne veut pas que les sermons dans les mosquées divisent la communauté et sèment la haine. Les imams qui ont une telle attitude ne pourront plus être autorisés.

La préoccupation du ministre vient du fait que, traditionnellement, le sermon du vendredi dans les mosquées traite non seulement de questions religieuses, mais aussi de questions de toutes sortes, y compris de coutumes et de réalités sociales. La frontière avec la politique est évidemment mince.

Le ministre saoudien a ajouté qu’il continuera de surveiller toutes les mosquées et les imams pour faire en sorte que personne ne viole les règles. Il n’a cependant pas caché la difficulté de suivre toutes les mosquées existant dans le Royaume, qui sont au nombre de quelque 80’000.

«Nous avons mis en place, a-t-il déclaré, une commission juridique pour conseiller les imams. S’ils répondent positivement et suivent les directives, ils seront autorisés à continuer. Dans le cas contraire, nous dirons qu’ils ne sont pas adaptés pour prêcher en chaire». Le fait de prononcer des sermons à contenu politique divise la communauté et suscite la haine entre les gens, a-t-il souligné, alors que les prédicateurs devraient répandre la parole de Dieu et «encourager les gens à l’adoration».

Les déclarations du ministre des Affaires islamiques ne font pas l’unanimité

Le quotidien saoudien en langue anglaise «Arab News» signale à cet égard les déclarations d’un enseignant pour qui «les mosquées et autres chaires doivent être utilisées pour le bien du peuple. Suivre la voie de la modération est la meilleure façon de faire. Des efforts doivent être faits pour corriger les fausses impressions créées par les extrémistes».

Les déclarations d’Al Al-Cheikh, cependant, ne font pas l’unanimité. Ainsi le même journal publie également l’opinion de Fouad Kawther, un Saoudien impliqué dans la propagation de l’islam. Pour ce dernier, l’attitude du ministre contredit l’exemple du Prophète, étant donné que la mosquée de Médine était le centre de l’Etat islamique. Il estime qu’éliminer l’islam des différents aspects de la vie amènera à la sécularisation. (apic/arabnews/be)

5 janvier 2014 | 08:42
par webmaster@kath.ch
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