Abou Dabi: Le chef spirituel des salafistes condamne la participation aux manifestations
Face à un souverain impopulaire, il faut prier
Abou Dabi, 17 mars 2011 (Apic) Le chef spirituel du salafisme a déclaré, dans un avis juridique, que la démocratie était incompatible avec l’islam. Tant que l’Etat est dirigé par un musulman, les croyants doivent obéir, écrit Abdulmalik Ramadani dans une fatwa de 48 pages, citée dans l’édition internet du 16 mars de «Gulf News».
Vivant en Arabie saoudite, le cheikh aurait plusieurs centaines de milliers d’adeptes en Algérie. Selon «Gulf News», la fatwa viendrait en aide au président algérien Abd al-Asis Bouteflika, mis sous pression par les soulèvements populaires dans différents Etats musulmans et par les manifestations dans son propre pays. Le 23 février, le président algérien avait levé l’état d’urgence – imposé depuis 19 ans –, concession accordée à l’opposition.
Ignorer les appels au changement
Dans la fatwa, Abdulmalik Ramadani exhorte les musulmans à ignorer les appels au changement politique. Même face à un souverain impopulaire, le croyant ne peut que «prier et prendre patience». Le cheikh condamne également les manifestations comme lieu de rencontre incongru entre hommes et femmes. «Les troubles sont créés par les systèmes démocratiques ennemis de l’islam», écrit-il.
En Algérie, le salafisme – mouvance islamique orthodoxe – bénéficie d’une influence considérable. Le Front islamique du salut (FIS), un parti dissout en 1992, et le «Groupe Islamique Armé», organisation armée qui tente de renverser le gouvernement, en étaient proche. (apic/kna/gs/amc)