Réflexions d’un groupe de laïcs catholiques
Fance: L’avortement en question (080792)
Paris, 8 juillet (APIC)Le groupe de catholiques laïcs français «Paroles» a
récemment publié ses réflexions sur l’avortement. Dans le document le groupe reste hostile à toute forme d’interruption volontaire de la grossesse,
car dit-il, l’avortement n’est jamais un bien , il constitue un acte grave,
pour la société et pour les hommes. Il souligne cependant que le moral ne
s’aurait être confondu avec la loi. C’est pourquoi le groupe a pris position en faveur du maintien de la loi Veil qui régit actuellement la pratique de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en France. Le Dr Maurice Abiven, Jean Delumeau, René Rémond, Philippe Warnier et Monique Hébrard
sont parmi les signataires les plus connus.
«L’avortement est un acte grave, pour les personnes et pour les sociétés»,affirme le groupe «Paroles». «Il s’agit de la suppression de ce qui
est déjà une vie humaine et l’embryon doit est être respecté comme une personne.» Et de continuer: «l’une des valeurs fondamentales de notre société
est le respect de la personne. La banalisation de l’avortement, son utilisation comme moyen de contraception constitueraient, constituent peut-être
déjà pour notre société une véritable régression morale».
Conflit de devoirs
«Toutefois, poursuit le document, la vie humaine(…) n’est cependant
pas un absolu: il est des situations où des hommes ont le droit d’exposer
leur propre vie et même celle d’autrui pour défendre d’autres vies ou défendre des valeurs plus hautes.» «Il est des situations de détresse où les
personnes se trouvent face un conflit de devoirs: accepter la vie naissante
d’une part, sauvegarder la vie, la santé de la mère, l’équilibre d’un foyer, etc…,d’autre part. Ces situations sont cependant exceptionnelles et
sans doute trop de décisions d’avortements, dans nos sociétés occidentales,
ne correspondent pas à ces cas.»
«L’avortement n’est jamais un bien; il est objectivement un mal, mais dans
ces situations de détresse, il peut constituer un moindre mal et être considéré comme une décision éthique acceptable.»
La loi n’est pas la morale
Les signataires soulignent que «les femmes doivent toujours trouver une
écoute et une aide à leur décision auprès du père de leur enfant, de leur
Eglise si elles sont chrétiennes, de ceux que la société délègue auprès
d’elles pour les assister». Cependant, précisent-ils,»c’est leur conscience
personnelle, en dernier ressort, qui doit trancher».
De son côté, «l’Etat a le droit et le devoir, par une législation appropriée, de défendre la vie dès la conception, tout en réglementant les conditions où l’avortement sera toléré et en évitant l’avortement clandestin
«. Toutefois, «l’éthique ne saurait jamais être confondue avec une législation», ajoute le groupe «Paroles», qui demande aux pouvoirs publics comme
aux praticiens de «veiller à ce qu’une possibilité légale n’ait pas une valeur incitative». «Le moral, insiste-t-il, ne s’aurait jamais être confondu
avec le légal.»
En ce qui les concernent, «les chrétiens et les Eglises ont le droit et
le devoir non seulement de former le jugement de leurs membres, mais aussi
de prendre publiquement position pour défendre ce qui leur paraît faire
partie du bien commun», estiment les signataires. Ils enchaînent: «Mais ils
doivent le faire dans le respect d’autrui et des règles de la société, en
se souvenant qu’ils vivent dans un pays caractérisé par le pluralisme des
courants philosophiques et religieux. Ils doivent participer à l’effort
d’éducation en matière de contraception, dans un esprit de responsabilité
en matière de procréation et non de banalisation des rapports sexuels.»
Se prononçant pour le maintien de la loi Veil, le groupe de laïcs catholiques demande que celle-ci soit strictement appliquée, «que l’obligation
de l’entretien préalable soit respectée et que la présence du père soit favorisée». Le groupe «Paroles» souhaite aussi «que l’accueil et l’aide aux
mères qui accepteraient de garder leur enfant soient developpés. (apic/cipak)