Le diagnostic préimplantatoire (DPI) fait débat en Suisse (Photo d'illustration:Idaho National Laboratory/Flickr/CC BY 2.0)
Suisse

La FEPS veut un DPI mieux encadré

La Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) soutient le référendum contre la révision de la loi sur la procréation médicalement assistée (LPMA), soumise au peuple le 5 juin prochain. La FEPS estime que la révision va trop loin et que le diagnostic préimplantatoire (DPI) devrait être davantage encadré.

La révision de loi ne se contente pas de rendre le diagnostic préimplantatoire (DPI) possible en Suisse. Elle ferait de la Suisse l’un des pays les plus libéraux en la matière en Europe, note la FEPS dans un communiqué du 26 avril. Elle regrette que le projet de loi en votation n’encadre pas mieux cet outil médical.

Le DPI est une technique de sélection d’embryons obtenus par fécondation artificielle (FIV), dans le but de s’assurer que l’enfant à naître ne soit pas porteur d’une maladie héréditaire. Les embryons non implantés sont détruits, congelés ou utilisés pour la recherche.

Trois garde-fous

La Fédération plaide ainsi pour l’introduction de trois garde-fous. Premièrement, elle préconise l’autorisation du DPI uniquement à titre d’exception, dans des cas bien définis, comme une maladie héréditaire grave.

Deuxièmement, les embryons créés artificiellement ne devraient être autorisés, pour la FEPS, que dans le but d’une grossesse, et non par exemple dans un objectif de recherche.

La Fédération estime enfin que la procréation n’est pas qu’une affaire médicale. «Il faudrait offrir aux parents un suivi psychologique et éthique, afin qu’ils aient l’occasion de prendre une décision bien informée», affirme le communiqué.

Accepter l’autre dans sa diversité

Pour la FEPS, il est important de ne pas perdre de vue l’être humain. «Dans une vision biblique, ou chrétienne, chaque vie humaine a de la valeur. Et cette valeur ne dépend pas de quelconques critères de réussite», relève-t-elle.

Le DPI permet de faire un pas vers la sélection d’enfants à naître. «Mais une plus grande liberté de choix signifie aussi une plus grande responsabilité», souligne la Fédération protestante.

La Conférence des évêques suisses (CES) a également exprimé, à travers sa commission de bioéthique, son opposition au DPI.

La FEPS propose une brochure «10 questions – 10 réponses» qui permettent d’approfondir les questions liées à la procréation médicalement assistée. (cath.ch-apic/com/rz)

Le diagnostic préimplantatoire (DPI) fait débat en Suisse (Photo d'illustration:Idaho National Laboratory/Flickr/CC BY 2.0)
26 avril 2016 | 12:01
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 2 min.
Bioéthique (48), DPI (18), FEPS (122)
Partagez!