Florence: le cardinal Giuseppe Betori démissionne de sa charge
Le pape François a accepté la démission du cardinal italien Giuseppe Betori de sa charge d’archevêque de Florence, à l’âge de 77 ans, a annoncé le Bureau de presse du Saint-Siège le 18 avril 2024. Pour lui succéder dans la capitale de la Toscane, le pape a nommé un simple prêtre du diocèse, le Père Gherardo Gambelli, qui a été missionnaire au Tchad plus de dix ans.
Considéré comme faisant partie de l’aile la plus traditionnelle du collège des cardinaux, le cardinal Betori est un disciple du cardinal Camillo Ruini – chef de file des conservateurs en Italie, qui l’a ordonné. Voix forte sous le pontificat de Benoît XVI, il a pu paraître plus en retrait sous le pontificat de François.
Une carrière d’enseignant
Né le 25 février 1947 en Ombrie, Giuseppe Betori a été ordonné prêtre en 1970. Durant son ministère, ce bibliste et exégète de formation, titulaire d’un doctorat, a été longtemps enseignant à Assise, où il a eu des postes à responsabilité à l’Institut théologique et à l’Institut pour les sciences religieuses. En 2001, il a été nommé au poste stratégique de secrétaire de la Conférence des évêques d’Italie (CEI), pour lequel il a été consacré évêque. Puis Benoît XVI l’a nommé archevêque de Florence en 2008. Le pape allemand l’a ensuite créé cardinal le 18 février 2012.
Durant ses plus de 15 ans de gouvernement dans la «capitale des arts», le cardinal Betori s’est impliqué notamment dans la pastorale des jeunes, ainsi que dans la catéchèse, et dans le domaine de la culture. Au sein de la Curie romaine, il est membre du dicastère pour le Clergé et du dicastère pour les Causes des saints.
Partisan d’une présence forte de l’Église dans les débats politiques et sociétaux qui animent la Péninsule, l’archevêque s’est souvent exprimé sur les grandes questions sociales, bioéthiques et morales en interpellant les politiques. Il est aussi un grand défenseur du célibat sacerdotal.
Depuis son élection en 2013, le pape François a mis en avant une nouvelle génération de cardinaux italiens. Même si le prélat florentin ne s’est jamais confronté au pontife, l’annulation d’un voyage du pape à Florence en 2022 – officiellement pour raison de santé – a été interprété par certains commentateurs comme un camouflet à son encontre. Le cardinal Betori avait cependant reçu le pape François dans son diocèse le 10 novembre 2015, à l’occasion du Ve Congrès de l’Église italienne.
Un profil de missionnaire à la tête de l’archidiocèse
Pour lui succéder à Florence, le pontife a nommé un simple curé de paroisse de 54 ans, le Père Gherardo Gambelli. Né le 23 juin 1969 et ordonné prêtre le 2 juin 1996, ce dernier a suivi un doctorat en théologie à la Faculté théologique d’Italie centrale à Florence, tout en servant en paroisse.
De 2011 à 2022, il a été missionnaire au Tchad. Pendant ces onze années dans ce pays francophone d’Afrique centrale, il a œuvré notamment comme curé de paroisse et comme enseignant au séminaire Saint-Luc de Bakara. Il s’est aussi engagé dans la pastorale des vocations, auprès des jeunes, ou encore auprès des prisonniers.
Rentré à Florence en 2023, il était depuis lors curé de paroisse. Avec sa nomination, il se retrouve propulsé sur l’un des sièges épiscopaux les plus prestigieux de la Péninsule, considéré traditionnellement comme un «siège cardinalice». Il pourrait donc devenir un jour cardinal, même si le pape François a pris des libertés quant à ces usages dans ses choix de cardinaux.
La nomination du Père Gherardo Gambelli comme archevêque est en ligne avec les orientations du pape, qui privilégie des profils pastoraux, de prêtres «de périphérie», missionnaires et proches des fidèles. (cath.ch/imedia/ak/bh)





