Forum de Davos, le cri du pape pour ceux qui ont faim
Dans un message publié le 17 janvier 2024, le pape François a rappelé les décideurs réunis à Davos à leur «responsabilité morale». «Comment est-il possible que des personnes meurent encore de faim, soient exploitées, condamnées à l’analphabétisme, dépourvues de soins médicaux de base et laissées sans abri?» a t-il lancé aux participants du Forum économique mondial (WEF).
Ce Forum, créé et présidé par Klaus Schwab que le pape François a reçu au Vatican en 2014, réunit en Suisse, du 15 au 19 janvier, plus d’une centaine de représentants de gouvernements du monde entier, les grandes organisations internationales et un millier d’entreprises partenaires.
Rechercher le bien commun
Relevant le «climat d’instabilité internationale très préoccupant», le pape enjoint les États et les entreprises à «promouvoir des modèles de mondialisation clairvoyants et éthiques». Il recommande de «subordonner la recherche du pouvoir et du gain individuel, qu’il soit politique ou économique» au bien commun, en donnant «la priorité aux pauvres, aux nécessiteux».
Il a aussi invité ces décideurs à «s’attaquer aux injustices qui sont à l’origine des conflits». Il a ainsi attiré leur attention sur «la faim, qui continue d’affliger des régions entières du monde, alors que d’autres sont marquées par un gaspillage alimentaire excessif», sur l’exploitation des ressources naturelles qui laisse «des populations entières […] dans un état de dénuement et de pauvreté» et sur «l’exploitation généralisée d’hommes, de femmes et d’enfants contraints de travailler pour des salaires de misère et privés de véritables perspectives d’épanouissement personnel et professionnel».
Éradiquer les systèmes financiers abusifs ou usuraires
Pour lutter contre «la violence, l’agression et la fragmentation», le Souverain pontife souhaite que les entreprises soient guidées «par des normes éthiques élevées, en particulier à l’égard des pays les moins développés». Ces derniers «ne doivent pas être à la merci de systèmes financiers abusifs ou usuraires», insiste-t-il.
«Un développement authentique doit être global […] sous peine de régresser même dans les domaines marqués jusqu’à présent par un progrès constant», avertit le pape. Et de défendre «le droit de tous à participer au processus de développement intégral, dans le respect des différences légitimes».
Enfin, le pontife argentin demande que les structures intergouvernementales «soient en mesure d’exercer efficacement leurs fonctions de contrôle et d’orientation dans le secteur économique», estimant que «la réalisation du bien commun est un objectif hors de portée des États individuels». (cath.ch/imedia/lb)