France : 2 Français sur trois prient, ne serait-ce que rarement (300389)
Paris, 30mars(APIC/CIP) «Vous arrive-t-il de prier ?» Oui, répondent deux
Français sur trois. Mais la fréquence de la prière varie : 12 % prient tous
les jours, 16 % souvent et 39 % rarement. Enfin, 33 % des Français affirment ne jamais prier. Tels sont les premiers chiffres du sondage récemment
réalisé par la SOFRES et publié pour Pâques par l’hedomadaire catholique
«Pèlerin-Magazine».
L’importance de la prière pour quelqu’un qui croit en Dieu est largement
reconnue (par 89 % des Français), chez les femmes un peu plus que chez les
hommes, chez les personnes âgées plus que chez les jeunes, et chez les
catholiques pratiquants évidemment plus que chez les non-pratiquants.
Une chose est cependant de reconnaître l’importance de la prière, autre
chose est de prier soi-même. C’est pourquoi, selon la manière dont on
regroupe les résultats du sondage, les chiffres peuvent apparaître
réconfortant pour les croyants (67 % des Français prient encore), ou
alarmants (72 % des Français ne prient que rarement ou jamais).
Les chiffres du sondage ne sont que des moyennes et ne doivent pas
abuser. Si 12 % des Français prient tous les jours, cette moyenne est loin
d’être atteinte chez les cadres, les ouvriers, les citadins et les jeunes.
On semble prier plus régulièrement dans la France rurale et traditionnelle,
et la fréquence de la prière augmente avec l’âge : 30 % des personnes de 65
ans et plus disent prier tous les jours. Les personnes qui se disent
catholiques ne prient pas nécessairement beaucoup plus que les autres : la
différence passe plutôt entre ceux qui se disent «pratiquants réguliers»
(51 % affirment prier tous les jours) et ceux qui pratiquent
irrégulièrement ou jamais (5 % seulement prient tous les jours).
Pourquoi prie-t-on en France ? Parmi les 67 % de répondants qui disent
prier, c’est le plus souvent (dans 30 % des cas) pour demander une aide.
Suivent les raisons suivantes : «remercier» (23 % des cas), «nourrir sa
foi» (12 %), «louer Dieu» (11 %), «se confier à quelqu’un» (9 %), «demander
pardon» (7 %), et d’autres raisons qui regroupent 12 % des cas.
Deux écarts significatifs sont à observer par rapport à ce classement
statistique. Le premier est dû aux personnes âgées, chez qui «remercier» et
«nourrir sa foi» passent avant «demander une aide». Le second écart
s’observe chez les catholiques pratiquants réguliers, pour qui «nourrir sa
foi» (dans 42 % des cas), «louer Dieu» (36 %) et «remercier» (35 %) passent
avant «demander une aide» (27 %).
Ou les Français prient-ils habituellement ? Une fois sur deux, ils
répondent «chez moi, seul», et une fois sur quatre, «dans un lieu de culte
pendant les offices religieux». Mais beaucoup d’autres endroits sont cités.
cependant, la prière en famille ou avec son conjoint est plutôt rare (5 %
des Français), même chez les catholiques pratiquants (16 % des réponses).
Enfin, avec quels mots prie-t-on ? Avec ses mots à soi, répondent 39 %
des Français; avec les mots du «Notre Père» ou du «Je vous salue, Marie»,
répondent encore 27 %. Mais la Bible, que se soit le Nouveau ou l’Ancien
Testament, se révèle quasiment inutilisée pour nourrir la prière.
Ici encore, une différence se marque chez les catholiques pratiquants
réguliers : qui prient plus dans les lieux de culte (83 %) que chez eux
(73 %), et font davantage confiance aux prières du «Notre Père» ou du «Je
vous salue, Marie» (56 %) qu’à leurs mots à eux (39 %).
Ce sondage a été réalisé par la SOFRES du 13 au 15 février 1989 auprès
d’un échantillon de 1002 personne, représentatives des Français de 18 ans
et plus. (apic/cip/bd)