Son dirigeant national de 1932 à 1938, Paul Hibout, se souvient,,,
France: 70e anniversaire de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC-JOCF) de France
Paris, 25 mai 1998 (APIC) La Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) de France et la Jeunesse ouvrière chrétienne féminine (JOCF) ont 70 ans d’existence. Pour marquer l’événement, des festivités, commencées le 16 mai dernier, s’échelonneront sur plusieurs semaines et dans plusieurs régions. La dernière manifestation est programmée au 17 octobre à l’île de Vanne, à Saint-Ouen, où 5’000 délégué(e)s sont attendu(e)s. Le mouvement a été fondé par Mgr Joseph Cardijn en 1925, en Belgique, avant de connaître un rayonnement mondial.
Deux ans plus tard, il apparaissait en France sous l’impulsion du Père Guérin. Son dirigeant national de 1932 à 1938, Paul Hibout, est resté très actif. Il a été récemment la cheville ouvrière du cinquantenaire de la mort de l’aumônier des résistants, l’abbé Franz Stock. A 90 ans, sa mémoire est vive. Pour lui, cet anniversaire est un rappel. Et bien davantage puisqu’en 1930, dit-il, il a orienté toute son existence à la suite de son engagement dans la Jeunesse ouvrière chrétienne.
Président de la section d’Argenteuil puis de la fédération de cette région, forte de dix sections, il se souvient d’avoir participé en septembre 1931 au pèlerinage JOC à Rome pour le 40e anniversaire de l’encyclique sur «La condition des ouvriers» (Rerum novarum, 1881). En 1932, pour répondre à l’appel de l’abbé Guérin et de l’équipe nationale JOC, Paul Hibout demande à être mis en disponibilité des PTT. «J’animais et coordonnais 8 fédérations de la région parisienne, soit 10’000 jocistes et sympathisants».
En 1934, on lui propose alors d’organiser le Service d’aide aux jeunes chômeurs ainsi que la pétition nationale des jeunes chômeurs, présentée au Bureau international du travail (BIT) à Genève, en juin 1935. De 1936 à 1937, la préparation de l’Assemblée jubilaire du 10e anniversaire de la JOC, lors du congrès national requiert toutes ses forces. «Il s’agissait, explique-t-il à l’APIC, de faire dialoguer 2’000 choristes JOC-JOCF de diverses régions avec l’Assemblée». Une époque, qui va le conduire de fin avril 1938 à septembre 1930, date de la mobilisation générale, à s’engager dans l’action syndicale.
Le souvenir d’un Parc des Princes comble
Du 10e anniversaire de la JOC-JOCF, il en garde un précieux souvenir. Il y a de quoi: «Assurément, c’est celui qui a mobilisé le plus de jocistes, près de 80’000. Je revois encore la foule des congressistes du Parc des Princes, le dimanche 18 juillet 1937, ovationner le père de la JOC mondiale, l’abbé Cardijn. Ce dernier proclamait «la JOC appelle à elle tous les jeunes travailleurs et jeunes travailleuses de la terre, quelles que soient leur race, leur langue, leur profession. Elle veut les unir, les associer à leur seul sauveur, le Christ Ouvrier. Ce congrès de Paris restera une date inoubliable dans l’histoire de la classe ouvrière mondiale».
Du 70e anniversaire de la JOC-JOCF en France, Paul Hibout attend du colloque national qui se déroulera à Paris le 16 octobre, qu’émerge une JOC régénérée s’engageant dans le XXIe siècle comme «Jeunesse JOC», en continuité et fidélité à l’appel évangélique et prophétique des fondateurs: Joseph Cardjin et Georges Guérin. (apic/jcn/pr)