France; Des catholiques intégristes occupent des églises dans l’Eure

«La violence ne fait pas la loi», la violence

ne fait pas la foi», répliquent les évêques

Paris, 14 mai 1997 (APIC) Le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France, dans un communiqué publié mercredi, dénonce l’occupation de l’église paroissiale du Chamblac par des intégristes catholiques dans le diocèse d’Evreux. Il estime en outre que la Fraternité Saint-Pie X  » trompe ceux qui l’écoutent en laissant croire qu’elle est fidèle à la tradition de l’Eglise catholique». Sous une forme lapidaire, le Conseil permanent , déclare: «La violence ne fait pas la loi, la violence ne fait pas la foi».

Sous la houlette de l’abbé Paul Aulagnier, prieur intégriste du prieuré de Gavrus (Calvados) et malgré l’opposition de l’évêque d’Evreux, une poignée de fidèles de Mgr Lefebvre étaient entrés, le dimanche 4 mai, dans l’église de Saint-Pierre-du-Mesnil. Une plainte avait été déposée.

Les intégristes ont poursuivi et augmenté leur action dimanche dernier. Selon le communiqué des évêques français, ils veulent maintenant «mettre la main sur trois paroisses du pays d’Ouche et se sont emparés avec violence de l’église paroissiale du Chamblac et en ont chassé les personnes déjà assemblées pour la messe du dimanche».

Le Conseil permanent de l’épiscopat français rappelle que dans le respect des lois de séparation des Eglises et de l’Etat, les églises de ces paroisses sont affectées au culte de l’Eglise catholique. Il revient à l’évêque, et à lui seul, de nommer le curé qui a charge d’une paroisse. Dans l’Eglise catholique, toute mission est reçue. On ne se la donne pas soi-même.

Chacun doit se rappeler que la Fraternité Saint Pie X a pris le parti de Mgr Marcel Lefebvre, et, de ce fait, s’est mise en marge de la pleine communion avec le pape. Elle refuse la pleine adhésion au Concile Vatican II, à propos en particulier de la liberté religieuse, de l’oecuménisme et de la manière de vivre en Eglise

Mgr Jacques David, évêque d’Evreux, avait déjà déclaré que les catholiques du Chamblac, de la Roussière et de La Trinité-de-Réville avaient le droit de disposer de leurs églises en toute liberté. «Les pasteurs en sont nos frères, les Pères Sarté, Castel et Sevin et eux seuls. Car c’est par eux et avec eux que vous êtes en communion avec l’Eglise universelle».

Au moment mêne où l’évêque réaffirmait que les catholiques «unis aux évêques et au pape» avaient le droit, selon la loi française, de se rassembler dans les églises pour prier, l’abbé Paul Aulagnier et sa troupe envahissaient par surprise celle d’un village voisin, Saint-Pierre-du-Mesnil, arguant aussi du fait «qu’en tant que catholiques, nous avons le droit de prier dans les églises». (apic/com/cr/ba)

6 avril 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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