France: Des festivals de rock chrétien font leur chemin en France

Onzième édition du festival de musique «Dieu est rock»

Vienne, 27 mai 2004 (Apic) Le village français de Saint-Jean-de-Bournay, près de Vienne (Isère), verra affluer les 29 et 30 mai la jeunesse pour la onzième édition d’un festival de musique intitulé «Dieu est rock». Cette manifestation a fait des émules puisque à Laval (Mayenne) et à Chartres ( ), des festivals de rock chrétien ont réuni en avril dernier et pour la deuxième année consécutive des milliers de jeunes.

Au programme de ce festival de Saint Jean-de-Bournay: les groupes «Métis Gospel» et «Aquero», le chanteur Yves Duteil, du théâtre avec Vincent Buron, le témoignage de Tim Guénard, ancien détenu, une messe au tempo enlevé en gospel, une retraite aux flambeaux avec l’association des Motards chrétiens. Près de cinq cents jeunes sont attendus.

Les concerts verront les styles musicaux alterner: reggae, rock, rap, funk. Fondé par André Teperek, missionnaire de la Sainte-Famille, prêtre polonais, un temps curé de la paroisse de Saint-jean-de-Bournay, ce festival est programmé lors du week-end de Pentecôte et il est calqué sur le festival de rock chrétien de Gorka, en Pologne, où les participants sont toutefois plus nombreux.

Le festival «Dieu est rock» est organisé par une quinzaine de bénévoles fort motivés, nonobstant le peu de soutien apporté par l’Eglise locale.

Dans le sillage d’autres exemples.

D’autres manifestations plus importante par leur «taille» se sont tenues, à Chartres pour la deuxième fois, du 9 au 12 avril dernier, avec plus de 20 groupes et 27 concerts et spectacles et une dimension internationale grâce à des artistes anglais, suisses, hollandais, allemands et même d’Afrique du sud. 4’500 festivaliers ont participé à l’événement, mis sur pied avec le concours de 160 bénévoles. A Laval enfin, avec l’appui de la municipalité et de l’évêque de Laval, Mgr Armand Maillard, sur fond d’influence des JMJ. Cette année, du 22 au 24 avril dernier, il y avait parmi les têtes d’affiche les Suisses de «P’tit Dej».

La deuxième édition de «Bâtir sur le roc.K» proposait également du théâtre et une exposition d’artistes contemporains sur le thème «la Bible dans l’art aujourd’hui», visitée par 800 personnes. En 2004, 1800 personnes ont assisté aux divers spectacles «. A noter que «Bâtir sur le rock? Rock et inculturation de la foi, du choc au dialogue», est animée par le Père Berger, originaire de Fribourg, en Suisse, aujourd’hui prêtre de la communauté du Chemin-Neuf.

Pakistan: Selon «Justice et Paix», les guerres américaines menacent les chrétiens locaux

Les fondamentalistes islamiques stimulés

South Orange/Lahore, 27 mai 2004 (Apic) Les attaques contre les chrétiens au Pakistan sont dues aux guerres menées par les Américains dans les pays musulmans, a indiqué la Commission pakistanaise «Justice et Paix» à l’occasion d’une conférence du mouvement catholique pour la paix «Pax Christi International». La rencontre internationale se déroulait le week- end dernier à l’Université de Seton Hall, à South Orange, dans l’Etat américain du New Jersey.

«Ces attentats sont un phénomène relativement nouveau. Les chrétiens du Pakistan sont certes depuis longtemps très vulnérables aux attaques terroristes et aux agressions et crimes haineux», a déclaré Peter Jacob, directeur national de «Justice et Paix» de la Conférence des évêques catholiques du Pakistan. Parmi les causes de cette éruption de violence contre la minorité chrétienne pakistanaise, Peter Jacob met en avant les guerres que mènent les Etats-Unis en Irak et en Afghanistan. Ces opérations militaires en terre d’islam ont stimulé les fondamentalistes islamiques.

Aux yeux de Peter Jacob, la discrimination sociale a été de tout temps un fait marquant de la vie quotidienne des chrétiens pakistanais. Mais la recrudescence des attaques violentes et des assassinats est clairement due aux guerres américaines menées dans des pays musulmans.

«Les chrétiens du Pakistan restent très vulnérables aux attaques terroristes et aux agressions et crimes haineux», a déclaré Peter Jacob à l’occasion d’une conférence du mouvement catholique pour la paix «Pax Christi International» qui s’est déroulée le week-end dernier à l’Université de Seton Hall, à South Orange, dans l’Etat américain du New Jersey.

Malgré la protection policière instaurée devant les institutions et les lieux de culte chrétiens, les attentats qui ont débuté avec les premiers bombardements américains sur l’Afghanistan n’ont pas totalement cessé. La plupart des établissements chrétiens – écoles, églises, hôpitaux – ont été obligés pour se protéger d’engager des agents de sécurité armés.

L’Eglise catholique au Pakistan a déjà dénoncé début mai l’intolérance religieuse et les discriminations qui ont conduit des militants musulmans à convertir de force de jeunes chrétiens et à les circoncire. Le 4 mai dernier, la Commission nationale «Justice et Paix» a souligné que la mort de Javed Anjum, décédé des suites d’un enlèvement destiné à le convertir à l’islam, reflète une tendance inquiétante à imposer des conversions forcées aux minorités chrétiennes. Entre 1999 et 2003, 646 non musulmans se sont convertis à l’islam pour diverses raisons.

Lois, médias et programmes scolaires nourrissent l’intolérance religieuse

D’après la Commission «Justice et Paix», présidée par Mgr Lawrence J. Saldanha, archevêque de Lahore, ces cas d’intolérance religieuse montrent à l’évidence que la législation, les médias et même les programmes scolaires nourrissent l’intolérance religieuse dans la société en répandant la haine religieuse. La Commission reproche au gouvernement pakistanais sa «léthargie» et son inaction dans ce domaine. Certes, le président Pervez Musharraf s’est déclaré une nouvelle fois le 15 mai dernier pour la révision de la loi sur le blasphème, une épée de Damoclès qui continue de peser sur les chrétiens. Cette loi impose la peine de mort pour les accusés convaincus d’avoir insulté le Prophète Mahomet ou méprisé le Coran. La loi sur le blasphème est souvent utilisée pour solder des querelles personnelles ou patrimoniales.

Dans un communiqué de presse publié la semaine dernière, Mgr Lawrence Saldanha a déclaré qu’il accueillait avec satisfaction, en tant que président de la Conférence épiscopale catholique du Pakistan, la volonté de revoir l’ordonnance «Hudood» sur les «crimes d’honneur» – qui vise avant tout les femmes, fréquemment accusées d’adultère – et la loi sur le blasphème, dont pâtissent en premier lieu les minorités chrétiennes. «C’est une demande de longue date des organisations qui se battent pour les droits humains», a-t-il lancé, en espérant que soient très rapidement éliminées ces «anomalies qui depuis longtemps affligent notre système légal».

Pas question pour les islamistes d’accepter la révision de la loi sur le blasphème

Notons cependant que Maulana Fazal-ur Rehman, secrétaire général de la «Mutthaida Majilis-e-Amal Pakistan» (MMA), une alliance de six partis islamiques, a d’emblée déclaré qu’il n’était pas question de toucher à l’ordonnance «Hudood» et à la loi sur le blasphème. Mardi 25 mai, alors qu’il venait d’être nommé chef de l’opposition à l’Assemblée Nationale pakistanaise, Fazal-ur Rehman, a souligné que son parti, le «Jamiat Ulema-i- Islam», ne permettrait pas au gouvernement de changer quoi que ce soit à la loi sur le blasphème et à l’ordonnance «Hudood».

En mai 1998, Mgr John Joseph, évêque de Faisalabad et personnalité très engagée dans la défense des droits humains, s’est suicidé pour protester contre la condamnation à mort d’un chrétien de son diocèse, Ayub Masih, accusé d’avoir insulté l’islam. Les minorités chrétiennes au Pakistan représentent environ le 2% des 150 millions d’habitants de ce pays en grande majorité musulman sunnite. JB

Encadré

Quand la conversion forcée mène à la mort

Début mai, Javed Anjum, un étudiant en commerce âgé de 18 ans, est mort dans un commissariat des suites de ses blessures. Deux semaines auparavant, il avait été kidnappé par des extrémistes musulmans appartenant à une école religieuse islamique, la madrasa «Jamia Hassan bin Almurtaza» de Toba Tek Singh, à quelque 300 kilomètres au sud d’Islamabad.

Le jeune Anjum a été torturé durant cinq jours par des enseignants et des élèves de la madrasa qui cherchaient à le convertir de force. Quand la santé de l’étudiant s’est détériorée, ses ravisseurs, pour camoufler leur crime, l’ont emmené au poste de police en déclarant faussement qu’il avait commis un vol. La police a enfermé Anjum et ne lui a fourni aucun traitement médical avant le 24 avril, mais c’était déjà trop tard. Il est mort le 2 mai dans un hôpital près de Faisalabad. Son décès a été enregistré sous la rubrique insuffisance rénale, alors que la Commission «Justice et Paix» note qu’il souffrait également de côtes brisées et avait perdu la vue. Ses tortionnaires n’ont pas été inquiétés par la police. (apic/dawn/cns/kna/be)

27 mai 2004 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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