Les Bénédictins quittent leur abbaye

France : l’abbaye de Hautecombe se convertit (090889)

Chambéry, 9août(APIC/CIP) La célèbre abbaye royale de Hautecombe, ancienne sépulture de la Maison de Savoie, quitte les rives du lac du Bourget

cher à Lamartine pour retrouver la solitude sur le plateau de Ganagobie

cher à Giono. «C’était une question de survie…, déclare Dom Michel Pascal, le Père Abbé, au quotidien catholique fançais «La Croix», si nous

n’avions rien fait, dans trente ans nous aurions disparu.»

Présents à Hautecombe depuis 1922, les bénédictins qui sont environ 40,

déménageront en 1992-1993. La fréquentation des lieux – 300.000 visiteurs

par an – n’est en fait guère compatible avec les exigences de la vie monastique, faite de silence, de solitude et de prière. Une affluence qui

s’explique par la présence de l’église du XIIe siècle, qui renferme vingtsept monuments funéraires des princes de Savoie et est ornée d’une profusion de statues et de bas-reliefs sculptés, et aussi – même s’il est vrai

que la majorité des visiteurs s’aperçoivent à peine de la présence d’une

communauté monastique – pour le désir d’entendre la messe et les vêpres en

grégorien.

Le déménagement à Ganagobie, un plateau de Haute-Provence dominant la

Durance, non loin de Manosque, est en effet un retour aux sources,

puisqu’en 960 déjà, le prieuré de Notre-Dame, situé dans un site

remarquable, à 600 mètres d’altitude, fut affilié à l’ordre bénédictin de

Cluny. La vie des moines y sera organisé et une hostellerie aménagée pour

accueillir les retraitants. Des visites seront organisées à l’église de

style roman provençal, construite à la fin du XIIe siècle, à l’intention

des amateurs d’archéologie et de mosaïques anciennes.

Hautecombe continuera à vivre

Si la décision des moines de quitter les lieux a mis la Savoie en état

de choc, l’abbaye continuera de vivre, grâce à une équipe de religieux

apostoliques et de laïcs. Le diocèse a fait appel à un professionnel du

tourisme, Pierre Lainé, fondateur d’une association de tourisme social.

L’accueil des touristes reste donc assuré. Il le sera avec la collaboration

d’une association nationale créée en 1984 et baptisée «Ressourcements» pour

assurer une présence dans les stations touristiques, créer des centres de

«vacances-ressourcements» et animer de «nouvelles abbayes, lieux de rayonnement». Hautecombe sera la première concrétisation de l’association, qui

bénéficie de l’appui de l’évêché. Reste à trouver – mais ce sera sans doute

plus difficile – une communauté religieuse pour remplacer les bénédictins.

(apic/cip/mg)

9 août 1989 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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