La pratique religieuse également en perte de vitesse
France: L’érosion du nombre de catholiques continue dans l’hexagone
Paris, 24 décembre 2004 (Apic) L’érosion du nombre de catholiques continue lentement en France, même si ces derniers demeurent encore largement majoritaires dans la population. De 81% en 1986, les catholiques représentent 64,3% en 2004, indique un sondage de l’Institut CSA, publié vendredi dans le quotidien «La Croix».
En 2004, outre les catholiques, l’enquête dénombre 27% de personnes sans religion, 2% de protestants et 6,7% de personnes se réclamant d’autres religions. Les personnes se déclarent catholiques représentent près de 30 millions d’adultes, sur les 34 millions qui se réclament d’une confession religieuse.
Autre constat: la pratique religieuse régulière, c’est-à-dire l’assistance au moins mensuelle à la messe, est également en baisse: en trois ans, écrit «La Croix», elle passe de 10% à 7,7%.
Si l’ensemble des catholiques pratiquants sont plutôt âgés, l’enquête confirme «un sursaut d’adhésion à l’Eglise catholique» pour les jeunes entre 18 et 24 ans. Selon «La Croix», cette étude permet de dresser un portrait des catholiques pratiquants dans l’hexagone, avec deux profils types: celui d’une femme âgée, vivant en zone rurale et peu diplômée – 27,7% des catholiques pratiquants résident dans des communes de moins de 2’000 habitants -; celui aussi du catholique habitant la région parisienne et bénéficiant d’un haut niveau d’éducation: 16,5 % des catholiques franciliens sont pratiquants.
Chiffres encore: les catholiques pratiquants sont en majorité des femmes (63,1%), et la pratique religieuse est plus le fait des personnes âgées que des jeunes (28,1% ont 75 ans et plus et 19,8% ont entre 65 et 74 ans).
On rencontre donc plus de catholiques pratiquants chez les retraités (19,6%) et les inactifs (15,4%). Viennent ensuite, à égalité à 11,1%, les agriculteurs et les cadres ou professions intellectuelles supérieures.
Discours dominant du déclin? L’avis de Mgr Dagens
L’enquête, indique le quotidien français, a été réalisée par téléphone auprès d’un échantillon de 18’068 personnes, interrogées en 18 vagues entre les mois de septembre 2003 et décembre 2004 et sélectionnées par la méthode des quotas.
Dans un entretien accordé à «La Croix», Mgr Claude Dagens, évêque d’Angoulême, refuse tout pessimisme: «Le discours dominant du déclin? Il y en a marre!», déclare-t-il. Selon lui, «la catégorie sociologique de la pratique ne correspond plus à la façon dont la nouvelle génération exprime sa foi». (apic/cx/pr)