Don Camillo n’est plus le bienvenu dans les lycées du Var
France: La loi sur les signes religieux touche de plein fouet l’Eglise catholique
Toulon, 10 octobre 2004 (Apic) Cinq aumôniers catholiques se sont vu refuser l’accès à des lycées dans le Var, en France, depuis la rentrée scolaire. Le 5 octobre, le proviseur du lycée Dumont d’Urville de Toulon a interdit à l’abbé Antoine Galland d’entrer dans son établissement car il portait la soutane. Un effet de la loi contre les signes religieux ostensibles.
Don Camillo n’aurait plus accès aux aumôneries de lycée dans le département du Var, à moins de renoncer à sa légendaire soutane. L’abbé Antoine Galland, membre de la communauté Saint Martin, implantée dans le Var depuis une vingtaine d’années, a fait récemment la cruelle expérience des effets secondaires de la récente loi sur la laïcité. Porteur inconditionnel de la soutane, il est exclu du lycée Dumont d’Urville à Toulon depuis le début de la semaine. Même si la loi sur les signes religieux ne concerne en principe pas les enseignants, la direction de l’établissement a décidé de réagir afin de ne pas provoquer les élèves contraints de se plier au principe de la laïcité. L’exclusion du prêtre a été soutenue par le Syndicat national de l’enseignement secondaire, alors que le corps enseignant et certains parents d’élèves avaient vivement réagi face au port de la soutane.
«Certaines élèves n’ont pas compris qu’elles soient obligées de retirer leur voile alors que le curé gardait sa soutane. Qu’il vienne faire son travail en gardant une certaine réserve», a affirmé un enseignant du lycée de Toulon dont les propos sont repris sur le site internet «Des écoles différentes». «Un prêtre en soutane dans mon lycée, moi ça ne me gêne pas à condition qu’on ne nous cherche pas des noises pour le port d’un foulard», a déclaré un élève.
Le conseil d’administration du lycée Dumont d’Urville de Toulon doit se réunir le 9 novembre prochain pour se prononcer sur la situation de l’aumônier. Mais la décision reviendra en dernier ressort au recteur de l’académie de Nice.
Cinq cas d’exclusion depuis la rentrée scolaire
L’exemple toulonnais n’est pas isolé, rappelle «Var Matin» dans son édition du 6 octobre. C’est en fait le cinquième cas depuis la rentrée scolaire où le diocèse se trouve confronté à «des décisions unilatérales, sans concertation avec les responsables d’aumôneries, concertation pourtant prévue par la loi et rappelée à maintes reprises par la réglementation», comme le déplore Mgr Dominique Rey, évêque du Var. «Nous nous étonnons d’une telle attitude», ajoute le prélat. «Une circulaire ministérielle précisait en 1988 que la création du service de l’aumônerie ne nuit en rien aux convictions ni à la liberté de conscience des autres membres de la communauté scolaire».
Le diocèse entend «demander au recteur d’académie de pouvoir examiner ensemble les modalités des lois et règlements de la République, pour que soient clarifiées ces situations dans le respect de toutes les croyances et en dehors de toute polémique». (apic/ecdif/vm/bb)