L’activité quotidienne des religieuses présentée aux visiteurs

France: La vie monastique fait son apparition au musée

Jean-Claude Noyer, correspondant de l’APIC à Paris

Paris, 8 août 2001 (APIC) Le musée de la Vie monastique de Saint-Hilaire-du-Harcouet, au sud du département de la Manche, en Basse-normandie, a récemment ouvert ses portes dans un ancien monastère de Clarisses. Il présente la vocation monastique ainsi que la vie quotidienne des religieuses, et expose une série d’objets religieux et autres pièces d’art sacré de la région.

Une fois la lourde porte d’entrée refermée, on entre dans une première salle où l’on découvre, grâce à une projection vidéo, la vie de sainte Claire et la vocation des Clarisses replacée dans le contexte du monachisme universel. Cette invitation au silence est aussi une invitation à découvrir, dans la salle suivante, le monastère de Saint-Hilaire-du-Harcouet à proprement parler. Les visiteurs y sont accueillis par des photos de la dernière communauté clarisse qui a vécu ici jusqu’en 1990, et par la voix de la dernière supérieure de la communauté, Sœur Marie de Jésus, moniale pendant cinquante ans.

Les religieuses sont figurées par des mannequins de cire dont les traits ont été moulés directement sur les visages des anciennes occupantes des lieux. Des salles en enfilade donnent à découvrir leur activité : fabrication d’hosties, enluminure, broderie liturgique, travail au réfectoire, confection de vêtements monastiques, visites au parloir. Sans oublier, bien sûr, la prière, individuelle et liturgique.

Les deux architectes muséographes à l’origine de ce parcours automatisé ont largement recouru aux dernières trouvailles technologiques. Mais ils n’ont pas oublié d’associer étroitement les moniales. Ainsi, pour la reconstitution de l’adoration du Saint Sacrement à la chapelle, les sœurs ont confectionné elles-mêmes les vêtements qui habillent les mannequins les représentant. Muséographes et moniales : tous ensemble ont voulu relever le défi de donner à entrevoir, derrière ses voiles, cette vie donnée au Christ. Une vie qui, nonobstant la crise des vocations monastiques, continue d’interpeller car, comme le dit une clarisse dans la vidéo de présentation : «Le trésor c’est d’avoir découvert Jésus-Christ : on expérimente avec Lui une liberté extraordinaire…»

Objets religieux au musée, à l’abri des voleurs

Par ailleurs, une partie du musée sert comme conservatoire des objets religieux et autres pièces d’art sacré du département de la Manche que les maires souhaitent retirer de leurs églises paroissiales pour les mettre à l’abri des voleurs. En France, en effet, depuis la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat , tout le patrimoine religieux datant d’avant 1904 est propriété de l’Etat ou de la commune. Le clergé, lui, n’en est que l’affectataire.

Ces pièces d’art sacré font, à l’occasion, l’objet d’exposition. Ainsi les visiteurs peuvent actuellement et jusqu’au 14 octobre admirer l’exposition «Saint Michel dans la Manche» qui présente l’orfèvrerie, les enluminures, les vitraux et des sculptures dédiés à l’archange Saint Michel. Le Mont-Saint-Michel, il est vrai, reste avec ses millions de visiteurs, le plus beau fleuron touristique de la Manche, sinon de la France. (apic/jcn/bb)

8 août 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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