France: Le prêtre traducteur français de Drewermann prend la défense du théologien
«En perdant Drewermann l’Eglise a agi comme avec Galilée»
Paris, 19 janvier 2006 (Apic) En perdant Eugen Drewermann, l’Eglise catholique «perd une capacité de s’insérer dans la pensée moderne» comme ce fut le cas avec Galilée, estime Jean-Pierre Bagot, prêtre et écrivain catholique français, propagateur et traducteur du théologien et psychanalyste allemand.
Dans un entretien accordé à l’Agence France presse, le prête Bagot relève qu’»en 1995, sans procès, il (réd Drewermann), avait été interdit de ministère pour un an, par son archevêque, sur instigation du cardinal Joseph Ratzinger, l’actuel pape Benoît XVI. Depuis, on veut l’ignorer. Drewermann en a pris acte, et refuse de payer l’impôt ecclésiastique».
Le père Drewermann, 65 ans, qui enseigne et vit à Paderborn (nord-ouest de l’Allemagne) s’est déclaré favorable au mariage des prêtres et à l’accès à la prêtrise des femmes et des homosexuels. Il a récemment a annoncé avoir quitté l’Eglise catholique. «Cela ne change en rien ma foi dans le Christ», a écrit ces derniers jours Drewermann à son «avocat» français.
Selon le prêtre français, en agissant de la sorte, «l’Eglise perd une capacité de s’insérer dans la pensée moderne comme elle l’avait fait avec Galilée», condamné en 1633 pour avoir affirmé que la terre tournait autour du soleil, ajoute M. Bagot. «Elle perd un penseur universel qui a su exprimer la foi chrétienne au diapason de la culture moderne. En remettant en cause le langage dogmatique sclérosé, en pratiquant une exégèse psychanalytique, il a remis en valeur le sens profond de la Bible». (apic/ag/pr)