France: Les évêques critiquent les «parachutes dorés» accordés à des patrons
«Légal mais pas nécessairement moral»
Paris, 16 avril 2007 (Apic) La Conférence des évêques de France critique le «parachute doré» mais pas nécessairement légal» octroyé à des chefs de grandes entreprises.
Une semaine avant le premier tour de l’élection présidentielle en France, les évêques de l’hexagone emboîtent ainsi le pas lundi aux critiques des politiques dans la polémique sur les parachutes dorés des chefs d’entreprises. Ils en appelant à une «moralisation» de ces pratiques.
Jugeant que ce qui est «légalement autorisé n’est pas nécessairement moral», le président du Conseil pour les questions familiales et sociales de la Conférence des évêques, Mgr Jean-Charles Descubes, appelle dans un communiqué publié lundi à une «réflexion» sur la «disproportion entre certaines indemnités de départ et les salaires moyens des employés des mêmes entreprises».
«Ces indemnités scandalisent les personnes aux revenus modestes et les personnes sans emploi», constate Mgr Descubes, archevêque de Rouen, quelques jours après les révélations sur les indemnités perçues par l’ex-patron d’EADS Noël Forgeard.
Pour Mgr Descubes, «justifier ces pratiques en invoquant les contraintes d’un marché mondialisé qui obligerait à s’aligner sur ce qui se vit aux Etats-Unis reste à démontrer». «S’il existe une exception française en matière sociale, elle doit inclure la moralisation des indemnités de départ des dirigeants d’entreprises», ajoute le prélat.
Les grandes multinationales sont devenues des entités gigantesques. «Leur gestion est difficile et exige un fort engagement personnel de la part de leurs dirigeants», estime Mgr Descubes. Qui ajoute: «Les contraintes et les risques sont multiples et complexes.
Les rémunérations décidées par les conseils d’administration sont encadrées par la loi et pour la plupart fiscalisées. La volonté de transparence qui porte à la connaissance de tous ces pratiques est un progrès.
Et les évêques de France de conclure qu’en intervenant dans le débat, ils ne font d’aucune manière le procès des dirigeants et des chefs d’entreprise qui, dans leur grande majorité, accordent une attention particulière aux exigences de l’équité et de la justice.
L’ex-patron d’Airbus évincé en juillet 2006, a touché lors de son départ 6,1 millions d’euros d’indemnités, auxquels s’est ajouté une prime de non concurrence de 2,4 millions d’euros, selon un document destiné aux actionnaires et rendu public le 10 avril. Cela alors même que des centaines d’emplois passaient à la trappe, en France et en Allemagne. (apic/ag/com/pr)