Les dégâts collatéraux de la guerre de Gaza touchent la France
France: Les musulmans de France se retirent de l’Amitié judéo-musulmane
Paris, 16 janvier En dépit de l’appel des politiciens et des évêques français à ne pas exporter la guerre de Gaza sur le territoire français, les dégâts collatéraux de ce massacre atteignent bel et bien l’hexagone.
Les membres musulmans de l’Amitié judéo-musulmane de France (AJMF) ont en effet démissionné de cette instance, indique l’Agence France presse. Les musulmans de France reprochent à leurs homologues juifs de l’AJMF leur silence face aux «crimes de guerre» israéliens à Gaza, confirme le coprésident de l’association, Djelloul Seddiki, cité par l’AFP.
Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris et ex-président du Conseil français du culte musulman (CFCM), fait partie des démissionnaires. «On ne se parle plus. Ils ne m’ont plus appelé depuis le début de la guerre», a-t-il affirmé, confiant avoir reçu un appel du rabbin Michel Serfaty après l’annonce de sa démission. Un appel venu bien trop tard, dit-il.
Michel Serfaty, cité par «Le Monde», relève que «dans ces circonstance insoutenables, le devoir de coreligiosité, de fraternité, de solidarité et voire même d’humanité à l’égard de nos frères martyrisés nous impose un temps de deuil, de témoignage, de méditation, de prière et de silence à la mémoire des milliers de victimes.
Il déplore enfin de la part des représentants juifs au sein de l’AJMF «l’absence totale de condamnations qu’impliqueraient les objectifs du vivre ensemble et du rapprochement entre les communautés que se sont fixé les fondateurs de l’AJMF depuis bientôt cinq ans».
Le bilan ajusté du Crif
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), également peu critique à l’égard de la politique israélienne et qui faisait récemment encore l’éloge de «La fête de l’Amitié judéo-musulmane», tenue à Bordeaux en juin dernier, semble lui aussi avoir pris le parti d’»informer» avec une version pour le moins édulcorée du conflit. Il titre, dans sa revue de presse du 16 janvier: «Bilan au 21ème jour de l’opération: un enfant de sept ans entre la vie et la mort à Beer Sheba»… en Israël.
Selon le Crif, qui semble être davantage un partenaire du gouvernement israélien que de la communauté musulmane de France pour un vrai dialogue, «L’armée israélienne a bombardé jeudi 15 janvier une aile de l’hôpital qui était utilisée par des terroristes du Hamas pour tirer sur des troupes israéliennes». Une version pourtant largement démentie par les observateurs et les médecins, y compris étrangers, de cet établissement hospitalier. (apic/ag/pr)