France: Les musulmans «paient la facture» après New York, Madrid et Londres

A Londres, les incidents racistes ont augmenté de 600%

Londres, 5 août 2005 (Apic) Depuis le 11 septembre, les musulmans «paient la facture» des attentats de New York, Madrid et Londres, s’est inquiété jeudi sur Europe I le président de la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF) Mohamed Bechari. Selon lui, on assiste à une dangereuse escalade dans de la montée d’une «islamophobie aiguë».

«On l’a vu en France avec des actes de racisme anti-arabe l’année dernière, à Madrid, avec la communauté marocaine (touchée par des actes racistes après les attentats du 11 mars, ndlr), et maintenant ce sont les communautés africaine et indo-pakistanaise en Grande-Bretagne qui deviennent la proie de ces actes racistes».

Mohamed Bechari a appelé les hommes politiques à dire qu’il y a un islam modéré, et que l’islam est loin de ces amalgames et de ces pratiques, en faisant là allusion aux actes terroristes.

Londres: chiffres impitoyables

Les chiffres en Angleterre sont du reste là pour justifier l’inquiétude confirmer que l’inquiétude du président de la Fédération nationale des musulmans de France se justifie, et pas uniquement sur sol français. Le Royaume-Uni, choqué d’apprendre que les attentats de Londres ont été commis par des jeunes immigrés élevés dans le pays, paraît désormais découvrir l’ampleur du fossé entre ses communautés.

Scotland Yard a révélé mardi que les incidents à caractère raciste ont augmenté de 600% à Londres depuis les attentats du 7 juillet, avec 269 incidents de ce type contre seulement 40 au cours de la même période il y a un an. «Il n’y a pas de doutes que les incidents (visant) la communauté musulmane ont augmenté», a déclaré le commissaire adjoint Tarique Ghaffur.

La relation avec l’Irak évidente, sauf pour le gouvernement

Quelque 1,6 million de musulmans vivent au Royaume-Uni, originaires pour la plupart du Pakistan et du Bangladesh.

Il n’est pas étonnant que les jeunes musulmans se sentent «frustrés», analyse pour sa part Raza Jaffrey, responsable de Muslim Youth Helpline (MYH). «Le gouvernement dit par exemple que l’Irak n’a rien à voir avec ce qui est arrivé», a expliqué Jaffrey à la BBC. «Demandez à n’importe quel jeune musulman et il vous dira que l’Irak et la guerre ont une influence sur ce qu’il pense». (apic/ag/pr)

5 août 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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