L’archevêque de Tours a longtemps travaillé avec Mgr Lustiger
France: Mgr André Vingt-Trois devrait être nommé archevêque de Paris le 11 février
Rome, 10 février 2005 (Apic) Mgr André Vingt-Trois, l’actuel archevêque de Tours, devrait prendre la succession du cardinal Jean-Marie Lustiger à la tête de l’archevêché de Paris. La nomination de l’ancien «bras droit» de Mgr Lustiger devrait être rendue publique le 11 février 2005, fête de Notre Dame de Lourdes, annonce l’agence de presse catholique I.MEDIA à Rome.
Jean Paul II a décidé, à la fin du mois de janvier 2005, de la nomination de Mgr André Vingt-Trois à la tête de l’archevêché de Paris, annonce l’agence romaine. La commission extraordinaire réunie le 14 janvier dernier au Vatican afin de réfléchir à la succession du cardinal Lustiger n’étant pas parvenue à prendre une décision finale, l’avait alors remise au pape.
Après que le Souverain pontife ait pris la décision de nommer Mgr Vingt-Trois archevêque de Paris en accord avec le cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la Congrégation pour les évêques – responsable de leur nomination – le dossier a été soumis pour approbation au gouvernement français. Aucun évêque ne peut en effet être nommé sans l’avis formel du président de la République.
Jean Paul II peut désormais accepter la démission du cardinal Lustiger – qui, âgé de 78 ans, a dépassé de trois ans l’âge de la retraite – et nommer par décret son successeur. Ce qu’il devrait faire le 11 février prochain, en la fête de Notre-Dame de Lourdes.
Succession délicate et choix de la continuité
La question délicate de la succession du cardinal Lustiger aura demandé plusieurs mois de réflexion aux hauts dignitaires de l’Eglise catholique. Le dossier était à l’étude au Vatican depuis septembre 2004 et avait connu plusieurs rebondissements. En nommant nouvel archevêque de Paris ’le fils spirituel’ du cardinal Lustiger, le Saint-Siège fait le choix de la continuité. Mgr Vingt-Trois a la confiance de son prédécesseur dont il a été le bras droit pendant 18 ans.
D’origine franc-comtoise, Mgr André Vingt-Trois naît pourtant à Paris, le 7 novembre 1942. Après des études au lycée Henri IV à Paris, le jeune homme, dont la grande intelligence n’est plus à prouver, entre au Séminaire de Saint-Sulpice, à Issy-les-Moulineaux, en 1962. Il y fait l’intégralité de ses études ecclésiastiques.
Discret sur sa vie spirituelle et personnelle mais de tempérament audacieux, il est ordonné prêtre pour le diocèse de Paris par le cardinal François Marty le 28 juin 1969. Il est, jusqu’en 1974, vicaire à la paroisse Sainte-Jeanne de Chantal. Nommé par la suite directeur du Séminaire de Saint-Sulpice à Issy-les-Moulineaux, il est aussi professeur de théologie sacramentaire – mariage, réconciliation et sacrement des malades.
Vicaire général de l’archidiocèse de Paris, puis évêque auxiliaire de la capitale
Il devient vicaire général de l’archidiocèse de Paris en 1981, où il apprend à mieux connaître la capitale. Il a un rôle décisif à l’Ecole Cathédrale où il enseigne et dont il est aussi responsable. Homme de décision qui ne mâche pas ses mots, il est particulièrement chargé de certains services comme les formations diocésaines, la pastorale familiale, les aumôneries de l’enseignement public, les nominations des prêtres et les catéchèses.
C’est en juin 1988 qu’il est nommé évêque auxiliaire de Paris et le 14 octobre de la même année qu’il est ordonné. Pragmatique, ferme, il sait se faire apprécier de son supérieur, le cardinal Lustiger. Il se fait aussi connaître du clergé parisien comme un homme efficace mais intimidant.
Onze ans plus tard, le 21 avril 1999, il est nommé archevêque de Tours. Depuis novembre 1998, Mgr Vingt-Trois est président de la Commission épiscopale pour la Famille. Il fait aussi partie du Conseil pontifical pour la Famille à Rome où il a été nommé consulteur dès février 1995. Il a aussi été promu chevalier de la Légion d’Honneur le 14 juillet 2003. La décision de le nommer archevêque de Paris sous-tend aussi sa future élévation au cardinalat. Si la santé de Jean Paul II le permet, la rumeur romaine fait sérieusement état d’un consistoire d’ici juin prochain. (apic/imedia/ar/be)