France: Mgr Lagrange reste évêque de Gap, décide la Congrégation pour les évêques
Nouveau «départ» sur fond de bévue
Gap, 5 mai 1999 (APIC) Mgr Georges Lagrange, évêque de Gap, poursuivra sa mission dans le diocèse de Gap. Contesté dans ses choix pastoraux, l’évêque poursuivra sa mission, sur une note marquée par une nouvelle bévue: c’est en effet en écoutant la radio diocésaine que les catholiques des Hautes-Alpes ont appris que leur évêque restait en poste. Ainsi en a décidé la Congrégation pour les évêques à Rome après avoir pris connaissance des conclusions de la visite canonique effectuée à la fin de l’année dernière par Mgr Bernard Panafieu, archevêque de Marseille.
C’est la contestation de ses choix pastoraux qui avait amené Mgr Georges Lagrange, 69 ans, évêque de Gap depuis dix ans, à faire appel à la Congrégation pour les évêques, laquelle confia alors une visite canonique à Mgr Panafieu. Une procédure exceptionnelle: la dernièère s’était déroulée avant la première guerre mondiale. En cause, notamment, l’accueil dans le diocèse de prêtres traditionalistes ayant refusé de suivre Mgr Lefebvre dans le schisme, dont plusieurs ont développé une pastorale que leurs confrères et de nombreux laïcs jugent peu en accord avec l’esprit du concile Vatican II.
La façon dont a été annoncée la nouvelle du maintien à son poste de Mgr Lagrange a pour le moins déconcerté les fidèles et plus encore le clergé du diocèse. Un prêtre a fait part au journal «La Croix» de son désarroi: «Quand on m’a appelé pour me faire part de l’information, j’ai aussitôt regardé mon courrier, espérant trouver une lettre de l’évêque. Il n’y avait rien. Nous sommes très tristes. Nous attendons maintenant un texte plus précis sur les projets de Mgr Lagrange. Où va-t-on et comment ? «
Interrogé par «La Croix», l’évêque admet que la brève annonce lue à l’antenne de la radio diocésaine ce vendredi 30 avril l’a été «par erreur». Pour lui, «c’est une bévue, mais ce n’est pas bie grave». Mgr Lagrange, qui ne souhaite pas s’exprimer davantage sur le contenu du document romain qui le confirme dans sa fonction, annonce «une lettre de trois pages dans le bulletin diocésain de cette semaine». Si l’activité des instances diocésaines, à commencer par le conseil épiscopal, est suspendue depuis des mois, il fait part de son souhait «de prendre un nouveau départ et de travailler dans l’unité».
De taille modeste (le département des Hautes-Alpes), le diocèse de Gap – 116’000 habitants, dont environ 100’000 catholiques – compte 70 prêtres et un diacre permanent pour 206 paroisses, dont 92 ont moins de 200 habitants, ainsi qu’une vingtaine de religieux et 120 religieuses. Mgr Lagrange, ordonné prêtre en 1955, a été durant une quinzaine d’années aumônier de divers mouvements d’Action catholique, notamment en Algérie. De 1972 à 1983, il a été curé dans le diocèse de Belley et aumônier de lycée, puis a passé trois ans au Sénégal, comme directeur diocésain de la catéchèse à Dakar. Avant d’être nommé éévêque en 1988, il était curé de Montluel, une commune de 5’000 habitants, dans le diocèse de Belley. (apic/cip/pr)