France: Mgr Pican sera jugé pour non dénonciation d’actes pédophiles

Caen , 23 février 2001 (APIC) Monseigneur Pierre Pican, évêque de Bayeux dans le Calvados et supérieur hiérarchique de l’abbé Bissey, condamné à dix-huit ans de réclusion criminelle en octobre pour des actes de pédophilie, passera devant le tribunal correctionnel de Caen en juin 2001.

Mgr Pierre Pican, 66 ans, nommé évêque coadjuteur de Bayeux en 1988, sera jugé pour «non dénonciation d’atteintes sexuelles et non dénonciation de mauvais traitements sur mineurs de 15 ans», a indiqué vendredi Jacques-Philippe Segondat, procureur de la République de Caen.

L’évêque avait été mis en examen en janvier 2000 à la suite du dépôt de plaintes de plusieurs familles de victimes de l’abbé Bissey. Elles estiment qu’en tant que supérieur hiérarchique, il connaissait les agissements du prêtre et n’a jamais cherché à les faire cesser. La qualification de crime n’a pas été retenue et l’ordonnance de renvoi a été signée par le juge d’instruction chargé du dossier mercredi 21 février, a confirmé Segondat.

Témoignage partiel

L’abbé Bissey a été condamné, par la cour d’assises du Calvados, pour «viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur de 15 ans». Mgr Pican, cité comme témoin lors du procès, à l’automne dernier, avait livré un témoignage partiel, refusant de répondre aux questions relatives à sa mise en examen dans le cadre de cette affaire.»Si j’observe ma propre pratique de confesseur sur une trentaine d’années, j’ai toujours assorti la perspective de l’absolution d’un accompagnement personnel de type psychologique ou médical», avait assuré Mgr Pican. Quant aux agissements de l’accusé, l’évêque avait estimé: «Il est bien évident que la personne qui a accompagné le cheminement (NDLR: les confesseurs) aurait dû s’interposer et aviver une prise de conscience pour que cette sorte de schizophrénie pastorale soit traitée».

«Quand un évêque reçoit une confidence dans le cadre de son ministère, il est pris dans la contradiction entre la loi qui protège le secret professionnel et celle qui demande de dénoncer des faits criminels», avait expliqué, lors du procès, Stanislas Lalanne, porte-parole de l’épiscopat. «Le critère de décision, c’est sa conscience, avait-il poursuivi. En tout état de cause, ce n’est pas une raison pour rester passif. On est appelé à renvoyer la personne devant ses responsabilités, à se dénoncer». (apic/afp/bb)

23 février 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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