des martyrs de l’apostolat organisé au sein du STO
France: ouverture de la cause de béatification collective (300988)
Paris, 30septembre(APIC) Le cardinal Albert Decourtray, président de la
Conférence épiscopale française, vient de rendre publique l’ouverture de la
cause de béatification collective des martyrs de l’apostolat organisé au
sein du Service du travail obligatoire (STO). Institué début 1943 par une
loi du gouvernement Laval pour fournir de la main-d’oeuvre à l’effort de
guerre allemand, le STO concerne plus d’un million et demi de Français,
dont une grande moitié durent travailler en Allemagne (sans compter les
réfractaires qui prirent le maquis).
Le cardinal Decourtray a décrété l’ouverture de la cause sur la base
d’un dossier concernant ces martyrs, et à la suite de l’accueil rencontré à
ce sujet tant auprès des évêques et supérieurs religieux concernés que du
côté de l’épiscopat français. Il s’agit, précise-t-il, d’une «cause collective de caractère ecclésial et de dimension nationale»: 9 prêtres, 2 séminaristes, 4 frères religieux étudiants, 11 scouts et 17 jocistes, soit 43
martyrs de 29 diocèses et de 2 congrégations religieuses masculines de
France.
Le président de la Conférence épiscopale française souligne que ces martyrs sont dans la plupart des cas des «petits, des pauvres, des modernes
qui, dans la fidélité à l’Evangile et à l’enseignement de Pie XII dans Mit
Brennender Sorge, ont été amenés à se trouver aux avant-postes de la résistance spirituelle au paganisme nazi, en étant soucieux – au sein de la
dégradation programmée de l’homme – de faire surgir des communautés de personnes libres et fidèles à la grâce…».
Le cardinal Decourtray a nommé postulateur général de la cause Mgr
Charles Molette, président des Archivistes de l’Eglise de France. Ce dernier pourra faire appel à divers collaborateurs pour l’enquête historique,
afin d’établir un dossier aussi complet que possible sur chacun des martyrs. Des vice-postulateurs auront quant à eux pour tâche de coordonner en
Allemagne les recherches concernant le contexte local de l’apostolat organisé, et les circonstances sur les arrestations et les condamnations des 43
martyrs.
Il y a 4 mois, Mgr Froment, évêque de Tulle, avait signé pour sa part un
décret autorisant l’ouverture d’une enquête canonique concernant la cause
de canonisation d’Edmond Michelet. Grand animateur de l’Action Catholique
naissante en France, Edmond Michelet, qui fut un homme politique de premier
plan, avait été détenu à Dachau ou, écrit le postulateur de la cause «il
sut faire preuve d’un courage et d’une charité exemplaire». Ce courage et
cette charité, ajoute-t-il, s’appuyaient «sur une foi sans faille et une
espérance chrétienne à toute épreuve». (apic/cip/pr)