Mgr Doré refuse un projet de l’abbaye traditionaliste

France: Pas d’implantation du Barroux en Alsace

Strasbourg, 20 octobre 1998 (APIC) Des communautés religieuses de sensibilités diverses sont déjà présentes en Alsace et il n’est «pas judicieux d’augmenter encore cette diversité»: c’est la réponse de Mgr Joseph Doré, archevêque de Strasbourg, à Dom Gérard Calvet, abbé de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux (Vaucluse), une communauté qui rassemble une quarantaine de moines de sensibilité traditionaliste, qui demandait à pouvoir fonder un monastère dans à Steige (Bas-Rhin).

Fondateur du monastère du Barroux, Dom Calvet est un ancien proche de Mgr Lefebvre. Exclu de l’ordre bénédictin en 1975, il avait cependant refusé de suivre ce dernier dans le schisme en 1988. Un an plus tard, son monastère était érigé en abbaye par la commission «Ecclesia Dei», créée par le pape pour faciliter l’accueil des traditionalistes qui refusaient le schisme. Depuis, Dom Calvet, qui dit «adhérer totalement au magistère actuel de l’Église catholique», a été condamné à Grenoble il y a quatre ans pour avoir pris la tête d’un commando anti-IVG, rappelle «La Croix». Et il a accueilli au Barroux des universités d’été de Chrétiens-Solidarité, mouvement traditionaliste de Bernard Antony, l’un des responsables du Front National de Jean-Marie Le Pen.

À la recherche d’un lieu d’implantation pour une nouvelle fondation, Dom Calvet a acheté il y a quelques années un terrain à Steige. Une première demande d’implantation a été déposée à l’époque à l’archevêché de Strasbourg, mais Mgr Brand, aujourd’hui à la retraite, n’y avait pas donné suite. Dom Calvet a renouvelé sa demande auprès de Mgr Joseph Doré, le nouvel archevêque de Strasbourg (depuis novembre 1997). Lequel, en mai dernier, a décliné une première fois,  » après les consultations nécessaires «. Selon  » La Croix», la communauté du Barroux n’a pas considéré ce refus comme définitif: il y a trois semaines, une délégation de deux moines était à Steige pour prendre contact avec les élus locaux et présenter son projet au conseil municipal. Mais le maire, comme le curé (qui n’a eu aucun contact avec les moines), s’en remettent à la décision de l’archevêque.

Vers une nouvelle demande

Selon le droit de l’Église, en effet, rappelle Mgr Doré, «la fondation d’une communauté religieuse ou d’un monastère suppose l’accord de l’évêque de lieu. «Les responsables du diocèse sont convaincus que «la vie contemplative est une dimension essentielle de l’Église». C’est ainsi que «plusieurs communautés religieuses de sensibilités diverses» ont été accueillies en Alsace ces dernières années. Mais Mgr Doré estime, après de nouvelles consultations, qu’il n’est «pas judicieux d’augmenter encore cette diversité, et par conséquent qu’il n’est pas opportun d’accepter une implantation de la communauté du Barroux». C’est pourquoi il confirme aujourd’hui son refus, dans «le souci de la communion ecclésiale dans le diocèse».

À la communauté du Barroux, on regrette de n’avoir pu rencontrer l’archevêque pour lui présenter le projet. Dom Calvet a écrit à Mgr Doré pour lui faire savoir qu’il «se soumet sans ombre», mais qu’il n’exclut pas de renouveler sa demande. (apic/cip/cx/pr)

27 avril 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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