Ils sont moins de 5 % à déclarer assister à la messe le dimanche
France: pratique religieuse: un quart des Français se disent pratiquants
Paris, 15 août 2006 (Apic) La pratique religieuse «ne passe plus par la messe pour les Français» qui sont deux sur trois à se déclarer catholiques, selon un sondage à paraître lundi dans le quotidien catholique «La Croix». Une enquête de l’Ifop réalisée pour «La Croix» dresse le profil des catholiques en France. Ils sont moins de 5% à déclarer assister à la messe chaque dimanche, mais un quart à se qualifier de pratiquants
«Aujourd’hui on peut donc être pratiquant sans aller à la messe tous les dimanches; une autonomisation de la pratique qui ne passe plus par les rites habituels», écrit le journal. L’enquête précise qu’en 2006 deux Français sur trois se déclarent catholiques (contre 87% en 1972).
L’enquête est exceptionnelle par son ampleur: près de 30’000 personnes interrogées. Ce qui permet, pour la première fois depuis longtemps, de mesurer le nombre de «messalisants», écrit le quotidien catholique français. Alors que les deux tiers des Français se disent catholiques, ce «noyau dur» des catholiques représente 4,5 % de la population. Un chiffre en nette érosion, surtout depuis le milieu des années 1970. Au point que les sociologues ont renoncé à le prendre en compte et considèrent comme «pratiquants» les catholiques déclarant aller au moins une fois par mois à la messe.
Pour cette enquête, l’Ifop a choisi de laisser aux interviewés eux-mêmes le soin de se qualifier ou non de pratiquants. 25 % des catholiques seraient ainsi pratiquants, tandis que 7 % iraient régulièrement à la messe. «Dans la bouche même des catholiques, on peut donc se dire pratiquant sans aller à la messe tous les dimanches», relève Jérôme Fourquet, directeur adjoint de l’opinion publique à l’Ifop, cité par «La Croix et qui a supervisé cette enquête.
Deux Français sur trois se déclarent catholiques
Selon ce vaste sondage, les deux tiers des Français continuent de se dire catholiques. Même si une légère érosion est perceptible, ce chiffre reste relativement stable au regard de la baisse des années 1970. Une baisse d’ailleurs plus forte du côté des «messalisants», ceux qui assistent à la messe chaque dimanche. En effet, si les années post-conciliaires ont marqué une remontée de l’adhésion au catholicisme (87% de catholiques déclarés en 1972 !), ces chiffres ne se sont jamais concrétisés en termes de pratique, constamment en baisse depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
S’est alors matérialisée la véritable prise de distance des catholiques avec l’institution, surtout après l’encyclique Humanae Vitae (1968) sur la vie sexuelle du couple, particulièrement forte en matière de morale individuelle. Cette baisse a continué dans les années 1980 – avec une diminution de moitié des messalisants -, avant de se stabiliser autour de 5 %.
Toujours plus de «sans religion»
Autre constat de ce sondage: la diminution du nombre de catholiques déclarés profite principalement aux «sans religion»: en vingt ans, ceux-ci sont passés de 21 % à 27 % de la population française.
Pourtant, ajoute «La Coix», les autres confessions semblent également en croissance. De 1987 à 2006, le protestantisme serait ainsi passé de 1 % à 2 % de la population, soit près de 1,2 million de fidèles. Les autres religions seraient aussi en hausse sensible, représentant 6 % de la population (soit 3,6 millions de fidèles). Différentes études estimant la communauté juive entre 500’000 et 600’000 personnes et la communauté bouddhiste à 450’ 000 fidèles, cela laisse envisager environ 2,5 millions de musulmans en France. Un chiffre loin des estimations habituelles donnant 4 millions de fidèles de l’islam.
Pour le reste, 43 % des pratiquants catholiques ont plus de 65 ans, alors que cette classe d’âge ne représente que 21 % de la population. A l’inverse, les 35-49 ans ne représentent que 18 % des pratiquants (28 % de la population). C’est paradoxalement chez les plus jeunes, les 18-24 ans, que le recul semble moindre, avec 7 % des pratiquants (pour 11 % de la population). Le sondage souligne enfin le visage «très féminin» du catholicisme français. (apic/cx/pr)