France: Responsables juifs et catholiques opposés à «l’euthanasie»

Fin de vie, développer les soins palliatifs

Paris, 2 avril 2007 (Apic) L’archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, et le grand rabbin de la capitale, David Messas, ont signé une déclaration commune sur les malades en fin de vie, rendue publique lundi 2 avril.

L’archevêque de Paris Mgr André Vingt-Trois et le grand rabbin de la capitale David Messas ont réitéré leur opposition à «toute forme d’euthanasie», comprise comme «tout comportement, action ou omission, dont l’objectif est de donner la mort à une personne pour mettre ainsi fin à ses souffrances».

«Nous exprimons une opposition très ferme à toute forme d’assistance au suicide et à tout acte d’euthanasie», peut-on lire dans une déclaration commune rendue publique lundi 2 avril. Les deux hommes s’appuient sur le commandement biblique «Tu ne tueras point» qui «exige de la famille et des soignants de ne pas chercher à hâter la mort du malade, (…) ni de demander l’aide d’autrui dans cet objectif».

Se disant conscients des souffrances du malade en fin de vie, l’archevêque et le grand rabbin encouragent le recours aux soins palliatifs, prévu par une votée il y a deux ans. «La sollicitude due à nos frères et soeurs gravement malades ou même agonisants (…) exige de s’employer à porter remède à leurs souffrances (…). Nous ne pouvons donc que nous réjouir de ce que la loi invite à développer (les soins palliatifs) dans tous les hôpitaux et les établissements médico-sociaux», estiment-ils.

Dans ce cadre, le recours à un traitement «qui peut avoir pour effet secondaire d’abréger la vie» lorsque c’est le seul moyen de «soulager la souffrance d’une personne en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable» est jugé «légitime à certaines conditions» : En clair, à condition que «l’objectif poursuivi en administrant ce traitement (soit) uniquement de soulager de fortes souffrances, non pas d’accélérer la mort».

«La loi risquerait de normaliser ce qui ne peut l’être»

Opposés à l’acharnement thérapeutique, Mgr Vingt-Trois et le rabbin Messas affirmenten substance : Sans rien renier de nos convictions religieuses et du respect dû à toute vie humaine, il nous paraît juste de ne pas entreprendre des traitements qui n’obtiendraient un maintien de la vie qu’au prix de contraintes ou de souffrances disproportionnées».

«Le fait de ne pas entreprendre (ou de ne pas maintenir), pour un malade déterminé, tel ou tel traitement médical, ne dispense pas du devoir de continuer à prendre soin de lui», notamment de continuer à l’alimenter «en privilégiant la voie naturelle». Là encore, si des circonstances exceptionnelles contraignent à «limiter voire suspendre l’apport de nutriments», cela «ne doit jamais devenir un moyen d’abréger la vie», rappellent-ils.

Cette analyse commune est le fruit des travaux du groupe de réflexion mis en place par le Diocèse et le Consistoire de Paris. Un groupe composé du Service des relations avec le judaïsme du diocèse de Paris et de la commission pour les relations avec les autres religions du consistoire israélite de Paris. (apic/ag/vb)

3 avril 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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