français lors du référendum de Maastricht

France: sondage à propos du vote des catholiques (290992)

La diversité du vote catholique

Paris, 29septembre(APIC) L’appartenance religieuse n’a pas joué un rôle

déterminant sur le référendum de Maastricht du 20 septembre. Apparemment il

n’y a pas eu un vote catholique, mais plusieurs qui se seraient annulés.

Les catholiques français ont voté de manière très diverse ce jour-là. C’est

les conclusions d’une enquête CSA, la seule à avoir pris en compte la variable religieuse.

Selon ce sondage, dont les grandes lignes sont publiées par «La Croix»,

les catholiques pratiquants auraient voté OUI à 52%, les pratiquants irréguliers à 52%, les autres religions à 46%, les sans-religion à 53%. Le référendum a en outre fait apparaître quelques conïcidences spectaculaires.

Les deux régions qui ont le plus voté OUI sont deux terres chrétiennes:

l’Alsace et la Bretagne.

Même phénomène dans d’autres départements: la Lozère, l’Ardèche, l’Aveyron, le Maine-et-Loire, les Deux-Sèvres, ainsi que plusieurs départements

lorrains (à l’exception des Vosges, ce qui peut s’expliquer par l’influence

de Philippe Séguin). Au total, 24 départements français classés parmi les

plus catholiques selon l’annuaire pontifical de 1990 ont voté OUI. A l’inverse, 21 départements classés parmi les moins catholiques ont voté NON.

Ces zones géographiques de fort vote OUI correspondent souvent à des

terres de tradition démocrate-chrétienne. Le CDS, qui revendique une campagne de proximité, ne manque d’ailleurs pas de s’en féliciter. Ce terreau

catholique pourrait expliquer notamment le score de la Bretagne, région rurale et agricole, qui aurait «dû a priori» voter NON. D’autant que, sur

place, les élus du CDS ne sont pas les seuls à être passés par le réseau de

l’Action catholique. C’est également le cas de nombreux élus locaux socialistes, mais aussi de responsables associatifs et syndicaux, notamment à la

FNSEA.

Enfin, fait-on remarquer dans l’analyse du vote des catholiques lors de

ce référendum, les chrétiens ont toujours joué un rôle moteur dans la construction européenne. Même s’ils se sont montrés discrets, les appels des

évêques de France ont sans doute trouvé un écho auprès des catholiques pratiquants.

Plusieurs votes catholiques?

Le sondage laisse apparaître l’existence non pas d’un seul mais de plusieurs votes catholiques. L’un en faveur du OUI, chez les catholiques modérés qui votent en relative symbiose avec l’institution ecclésiale. Trois

autres en faveur du NON. Un vote «de Villiers», qui dispose d’une certaine

emprise sur une frange catholique conservatrice (21% des catholiques pratiquants contre 10% des français estimant qu’il ferait un bon candidat à la

présidentielle selon le CSA); un vote «Le Pen», qui séduit nombre de traditionnalistes et d’intégristes; un vote «Témoignage Chrétien» enfin qui,

pour d’autres raisons (tiers-mondisme, refus d’une Europe libérale), a également choisi le NON. (apic/cx/pr)

29 septembre 1992 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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