Accusé de dérives antisémites
France: Un imam marocain exclu d’une formation à l’Institut catholique de Paris
Paris, 7 avril 2009 (Apic) Un imam d’origine marocaine, Abdessamad Merimi, a été exclu d’une formation dispensée à l’Institut catholique de Paris destiné à faire, des imams étrangers, des «imams à la française». Il s’agit, dans ce cursus d’un an financé par le ministère français de l’Intérieur, de dispenser une formation «républicaine». Ce projet, issu du Conseil français du culte musulman (CFCM), veut faire comprendre la laïcité, les institutions, l’histoire de France et les autres religions.
Abdessamad Merimi était inscrit à un cycle de cours de formation universitaire générale lancé depuis 2008 par l’Institut catholique à l’intention des futurs imams, en partenariat avec l’Institut musulman de la Mosquée de Paris. Il a été exclu sous l’accusation d’avoir tenu des propos «antisémites». Il a estimé à l’occasion d’un cours sur le monde juif que le sionisme n’était qu’un «vaste complot contre les musulmans», rapporte le quotidien français «Le Figaro». Il aurait également fait une remarque sur Claude Lévi-Strauss, un anthropologue, ethnologue et philosophe français, en déclarant «…encore un Juif!»
Selon le journal, «ce sont cependant d’autres imams choqués qui ont porté l’affaire à la connaissance des dirigeants de la Catho», (l’Institut catholique de Paris, ndr). Après des semaines de discussions, il a été exclu de la formation, selon le ministère français de l’Intérieur, qui a estimé «important de réagir».
Les imams sont actuellement près de 1’200 en France et nombre d’entre eux, sans formation spécifique, connaissent peu voire pas du tout le français. Ils ne sont qu’un cinquième à avoir la nationalité française.
Le gouvernement français souhaite que les imams aient une formation aux valeurs de la République. Présidé par Anouar Kbibech, le Rassemblement des musulmans de France (RMF), une émanation de «l’islam consulaire marocain», a demandé à l’imam plutôt imprudent se s’abstenir de poursuivre les cours à la Catho pour éviter de nouveaux incidents. Sur les 25 étudiants qui suivent ce module de formation «citoyen», 15 sont des aumôniers militaires – ce qui signifie qu’ils sont déjà acquis aux valeurs «républicaines» – tandis que les dix autres sont des imams d’origine étrangère. (apic/fig/be)




