Les conséquences de l’apartheid pèsent lourd

France: un prêtre qui vit en Afrique du Sud témoigne (281191)

Paris, 28novembre(APIC) Le Père Emmanuel Lafont, qui vit à Soweto (Afrique du Sud) depuis près de huit ans dans une paroisse noire, a donné une

conférence sur l’état du pays. Le 29 novembre aura lieu une rencontre préparatoire au Congrès de tous les partis, qui se tiendra du 20 au 21 décembre. Le Père Lafond a été invité par la Rencontre nationale contre

l’apartheid (RNCA), association qui définit l’apartheid comme «la honte de

l’humanité».

Pour le conférencier, l’accord de paix entre les différents partis: Inkata, ANC, la police… est une chose positive. «C’est un moyen pour que

les actes de violence et les manquements, y compris ceux de la police,

puissent être montrés du doigt».

Le Père Lafond pense que d’ici deux ans, le pays disposera d’une nouvelle Constitution. Mais les problèmes sont multiples et la plupart sont une

conséquence de l’apartheid, poursuit-il, comme la violence et les luttes

ethniques qui sont les plus grands obstacles au retour de la paix sociale

dans le pays.

A Soweto, la peur est plus forte qu’il y a trois ans, témoigne le Père,

en donnant quelques chiffres révélateurs: «Au mois de septembre, 8 morts,

71 blessés et 791 arrestations ont été reconnus par la police, ainsi que 8

condamnations à mort».

Le rôle de l’Eglise est important dans ce pays qui compte quelque 4 000

communautés chrétiennes différentes. «Il y en a 1 000 dans la seule ville

de Soweto». Pour l’âme africaine, «la vie a une dimension spirituelle», a

précisé le Père Lafond. Mais l’Eglise est divisée. Et si certains ont été

pendant des années, «la voix des sans des sans voix, d’autres, dont certains pasteurs de l’Eglise réformée hollandaise, ont élaboré une théologie

de l’apartheid, heureusement abandonnée aujourd’hui». (apic/ecl/ap)

28 novembre 1991 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 1  min.
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