Le pape François à son arrivée en Corée du Sud, août 2014 (Illustration: cath.ch)
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François en Afrique: les 11 étapes du voyage

Le pape François se rend pour la première fois en Afrique, du 25 au 30 novembre 2015, faisant étape au Kenya, en Ouganda et en République centrafricaine. Jamais Jorge Mario Bergoglio ne s’était rendu en Afrique, le continent le plus pauvre du monde. Après avoir regardé l’Afrique depuis l’île de Lampedusa, le pape des pauvres va fouler pour la première fois le sol africain, où il entend prêcher la paix, le dialogue interreligieux et la lutte contre l’exclusion.

Pour ce voyage, le pape François n’a pas choisi des étapes faciles, prenant le risque que son étape en République centrafricaine soit annulée ou drastiquement simplifiée pour raisons de sécurité. Il encouragera les catholiques à prendre leur part dans la construction du continent et à lutter contrer l’exclusion, visitant un bidonville, un camp de réfugiés, et rencontrant des malades du Sida.

«En tant que pasteur, le pape François est Africain de cœur», confie à I.MEDIA le prélat béninois Mgr Barthélémy Adoukonou. «Le pape veut sauver l’Afrique, assure le secrétaire du Conseil pontifical pour la culture, il veut que les évêques soient tous branchés sur la priorité aux pauvres, aux marginalisés». Parmi les 20 pays les plus pauvres du monde, un seul n’est pas situé sur le continent africain. Dès lors, les paroles du pape résonneront particulièrement dans l’immense bidonville de Kangemi, à Nairobi, ou encore au siège des Nations unies dans la capitale kényane.

Cette «priorité», rappelle Mgr Barthélémy Adoukonou, le pape François l’a montrée dès le début de son pontificat, en se rendant sur l’île italienne de Lampedusa, «ce lieu où l’Afrique fait naufrage». Cette «priorité donnée à l’Afrique», poursuit le prélat béninois, apparaît aussi nettement dans son choix d’ouvrir «par anticipation» le Jubilé de la miséricorde dans la cathédrale de Bangui.

Génie africain et poumon spirituel

De Nairobi à Bangui en passant par Kampala, le pape François va visiter trois pays majoritairement chrétiens qui comptent chacun environ 10 % de musulmans mais où la question du dialogue avec l’islam est cruciale, avec celle de la coexistence pacifique entre communautés. En particulier au Kenya où 147 étudiants – majoritairement chrétiens – ont été massacrés en 2014 par des membres du groupe islamiste somalien des Chebab, sur le campus universitaire de Garissa. Mais aussi et surtout en République centrafricaine où des groupes chrétiens et musulmans s’affrontent dans des combats meurtriers.

«Il serait important que le pape nous invite à un dialogue qui fasse recours à ce que nous avons de meilleur dans notre culture», explique Mgr Barthélémy Adoukonou. «Nous avons passé des siècles en vivant en famille entre chrétiens, musulmans et religions traditionnelles, sans se faire la guerre», relève le prélat béninois qui souhaite que le pape puisse alors «pousser les Africains à réveiller leur génie culturel».

«L’Afrique, confie encore Mgr Adoukonou, doit être sauvée de cette culture de mort dans laquelle on l’enfonce et dans laquelle elle s’enfonce elle-même». Les maux de l’Afrique sont nombreux, mais aussi ses qualités, comme le respect de la famille, des personnes âgées et le sens de l’accueil. A l’approche du voyage du pape, le président de l’association des Conférences épiscopales d’Afrique de l’Est, le cardinal éthiopien Berhaneyesus Demerew Souraphiel, assure qu’il faut selon lui mettre en valeur ces qualités et rejeter certains héritages négatifs. L’Afrique, disait Benoît XVI en 2009, représente un immense «poumon spirituel» pour une humanité qui semble en crise de foi et d’espérance. (apic/imedia/ami/pp)

Le pape François à son arrivée en Corée du Sud, août 2014 (Illustration: cath.ch)
24 novembre 2015 | 17:00
par Pierre Pistoletti
Temps de lecture: env. 2 min.
Afrique (273), voyage du pape (389)
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