Le Père Henri Planchat fut fusillé en haine de la foi, rue Haxo, le 26 mai 1871 | Diocèse de Paris
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François fait acclamer les martyrs de la Commune béatifiés à Paris

«Des applaudissements pour les nouveaux bienheureux !», s’est exclamé le pape François à l’issue de la prière mariale du Regina Caeli le dimanche 23 avril 2023 après avoir salué la béatification en l’église Saint-Sulpice de Paris de cinq prêtres fusillés en 1871 lors des troubles de la Commune.

Le pontife a rendu hommage à ces «pasteurs animés de zèle apostolique» qui se «sont unis dans le témoignage de la foi jusqu’au martyre». Dans l’après-midi du samedi 22 avril, Henri Planchat, de l’Institut Saint Vincent de Paul, Ladislas Radigue, de la Congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie de l’Adoration perpétuelle du Saint Sacrement, et ses compagnons Polycarpe Tuffier, Marcellin Rouchouze et Frézal Tardieu, martyrs en 1871 pendant la Commune de Paris, ont été béatifiés en l’église Saint-Sulpice.

La «Semaine sanglante»

L’église Saint-Sulpice, qui peut accueillir jusqu’à 2’500 personnes, était comble pour cette cérémonie, à laquelle ont participé l’archevêque de Paris Laurent Ulrich, des évêques et des membres de congrégations, ainsi que l’envoyé du pape, le cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère pour les Causes des saints.

Les cinq prêtres français, ont été fusillés le 26 mai 1871 lors du massacre de la rue Haxo à Paris, perpétré par les communards pendant la «Semaine sanglante». Ces cinq prêtres moururent en même temps qu’un cinquantaine d’autres prisonniers, exécutés par le gouvernement de la Commune alors que les troupes ›versaillaises’ d’Adolphe Thiers étaient sur le point de reprendre Paris.

Le cardinal Semeraro, la veille, avait fustigé dans l’église Notre-Dame des Otages, construite sur les lieux du massacre, la «folie violente des révolutionnaires». Il avait aussi rendu hommage à l’ «histoire d’espérance» que représentait le martyr des cinq prêtres.

Entre 6’000 et 8’000 communards furent exécutés après la défaite de la Commune

Cette béatification ne fait pas l’unanimité en France, selon divers historiens. Ainsi Mathilde Larrère, historienne à l’Université Gustave-Eiffel à Marne-la-Vallée (Val-de-Marne), dans une déclaration au quotidien «Le Parisien » estime que cela va créer beaucoup de réactions: . «La mémoire de la Commune de Paris est encore vive, c’est très maladroit. Ces prêtres ont été tués, il y a eu en effet des exécutions par les communards, mais c’est sans commune mesure avec la violente répression et les exécutions qu’ils ont subies».

Dans le journal «Le Monde», l’historien et spécialiste de la Commune Eric Fournier voit dans cette béatification «un retour d’une mémoire cléricale, conservatrice, de la Commune».

Prier pour tous les morts de la Commune

Conscient de la polémique, le cardinal Marcello Semeraro, représentant du pape François, a évoqué «une histoire complexe» et appelé à prier pour tous les morts de la Commune. «Plus grand massacre de civils du XIXe siècle», la répression brutale de la Commune de Paris, entre les 21 et 28 mai 1871, marque durablement les mémoires, rapporte le média RFI. «Un tiers de la ville brûle dans les combats; entre 6’000 et 8’000 communards sont exécutés, près de 7’500 autres sont déportés en Algérie ou en Nouvelle-Calédonie», note la journaliste Lou Roméo. (cath.ch/imedia/cd/leparisien/rfi/lemonde/be)

Le Père Henri Planchat fut fusillé en haine de la foi, rue Haxo, le 26 mai 1871 | Diocèse de Paris
23 avril 2023 | 16:24
par I.MEDIA
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