Fribourg: avec le banquet FoodSave, l’Église a été au milieu de la ville
La démarche ‘anti-gaspi’ du banquet Foodsave, qui a eu lieu à Fribourg le 20 septembre 2025, s’est réalisée pour la première fois avec la participation de l’Église catholique. La bonne fréquentation et la joyeuse ambiance ont réjoui les organisateurs.
L’Université de Fribourg a mis les petits plats dans les grands pour accueillir cette année le banquet FoodSave. Les guirlandes lumineuses suspendues dans la cour du bâtiment Miséricorde et la musique offertes par diverses chanteuses, chanteurs et DJ, donne des airs de festival d’été. De nombreuses personnes sont attablées alors que d’autres font la file pour aller chercher un bol de soupe de légumes, des canapés au fromage ou d’autres crudités végétariennes. Une audience insolite se presse devant les saladiers et chauffe-plats, entre enfants de tous âges, adultes de divers milieux social, prêtres et religieuses.
Mélange de légumes et de population
La nourriture, préparée par des chefs aidés de bénévoles à partir d’invendus de magasins, semble satisfaire tout le monde. Adrian Craciun, organisateur pour la partie francophone de l’Église, rappelle qu’une sustentation de 400 personnes a été prévue, même s’il ne peut pas encore estimer tout à fait la fréquentation. cath.ch peut en tout cas constater la présence de plusieurs centaines de personnes en ce samedi soir. L’agent pastoral est quoiqu’il en soit très fier de présenter sa «soupe multiculturelle». Le velouté de légumes a été préparé «avec beaucoup d’amour» par des bénévoles de plus de 15 nationalités.
Chaque année, à la seconde moitié de septembre, diverses places publiques en Suisse accueillent le banquet Foodsave. De tels événements sont mis sur pied par différentes organisations et associations avec le concours de nombreux bénévoles. Les passantes et passants intéressés sont invités à s’asseoir à une longue table festive du banquet et à savourer un menu raffiné cuisiné avec des denrées alimentaires sauvées de la benne à ordures, rapporte le projet Foodsave sur son site internet.
La météo, sèche et particulièrement chaude pour la saison, réjouit les participants. «Nous avons beaucoup de chance avec le temps, s’il avait plu, nous aurions dû tout faire à l’intérieur et cela aurait été beaucoup moins sympathique», remarque à cath.ch Christian Link, agent pastoral pour le Deutschfreiburg (la partie germanophone de la région diocésaine Fribourg) et l’un des organisateurs.
Gestes concrets pour l’écologie
Car la particularité de cette édition du banquet FoodSave est l’élargissement du partenariat. Outre la Banque alimentaire, l’Église catholique Fribourg est une nouvelle partie prenante en 2025. Son apport n’est pas des moindres puisqu’une vingtaine des près de 30 bénévoles sont venus par son entremise. Christian Link est content qu’un nombre suffisant de bénévoles se soient finalement présentés, alors que les inscriptions étaient encore faibles quelques semaines auparavant. Il tient à remercier «l’incroyable et précieux» travail de ces volontaires.

«C’est une très bonne chose que l’Église s’implique dans ce genre de projet, note Jean-Marc Buchs, un agent pastoral rencontré sur place. C’est une façon de se mélanger à la population, de ne pas rester en vase clos. Et du moment que notre diocèse [Lausanne, Genève et Fribourg, ndlr] s’est doté d’un département pour l’écologie, il est bon que de tels gestes concrets soient réalisés dans ce domaine.»
Une occasion de rencontre
Christian Link remarque également l’intérêt d’une telle démarche pour le ‘vivre ensemble’. «Des jeunes, des bénévoles, des organisateurs, des personnes venant de divers horizons se rencontrent. Certains sont dans un contexte écologique, d’autre social, d’autre encore religieux… Mais tous travaillent ensemble, apprennent à se connaître. Je pense que de tels projets vont dans le sens d’une plus grande cohésion de la société.»

Même son de cloche positif pour l’organisation publique. Patrick Oldendorf, chef de projet plan climat de la Ville de Fribourg, est enthousiaste de ce qu’apportent les nouveaux partenaires au projet. «De telles démarches font en sorte que, indépendamment des différentes sensibilités qui existent dans notre ville, des personnes qui ne le feraient pas spontanément dans un autre contexte se rassemblent autour d’un même thème qui nous concernent tous.» (cath.ch/rz)


