Il était une fois les sept péchés capitaux.
Fribourg : Colloque international sur les 7 péchés capitaux
Fribourg, l16 février 2006 (Apic) l’Institut d’études médiévales de l’Université de Fribourg organise du 20 au 22 février le «Colloque médiéval fribourgeois 2006» consacré aux sept péchés capitaux.
Orgueil, envie, colère, paresse, avarice, gourmandise luxure, les sept péchés capitaux n’ont pas fini d’alimenter les débats. C’est ainsi que l’Institut d’études médiévales de l’Université de Fribourg organise du 20 au 22 février un congrès international, le «Colloque médiéval fribourgeois 2006», consacré à la tradition des sept péchés mortels.
Le colloque sera le premier du genre à traiter le thème des sept péchés capitaux. Il permettra de mettre en lumière leurs différentes facettes. Subventionnée par le Fonds national suisse, l’Académie suisse des sciences sociales et humaines et le Rectorat de l»Université de Fribourg, la manifestation réunit 14 scientifiques de renommée internationale.
Des « vices » taillés sur mesure
Pour évoquer les sept péchés capitaux, les historiens se réfèrent en premier lieu à un enseignement du Moyen-Age (en particulier du XIIe au XVe siècle) qui a marqué la pensée médiévale, tant dans les discussions savantes que dans la vie de tous les jours. Les vices. Ils étaient alors classés systématiquement, considérés d’une part comme des péchés et d’autre part comme une description générale des comportements et des passions de l’homme. La représentation et la description des différents vices abordent pratiquement tous les domaines de la culture médiévale. Il en résulte une littérature prolifique, reflet vivant des aspirations et des peurs de l’homme au Moyen-Age. Les variations dans la liste des vices – souvent minimes, mais riches d’un enseignement significatif sur l’évolution profonde des sociétés sur la notion de Mal sont révélatrices. Les manuels de confession, véritables recueils de péchés et outils d’examen de conscience des laïcs, illustrent bien cette évolution parallèle aux thèses des sommes théologiques.
Du manuel du confesseur au carnet de pénitence
L’histoire des péchés capitaux ou mortels débute dans le désert égyptien. Evagre Le Pontique, ermite érudit du IVe siècle, élabore un catalogue de huit vices constituant les méchantes pensées, induites par des démons, visant à le détourner de son but contemplatif. Ce modèle est repris par Cassien (360-435) et transmis à l’Occident. Deux siècles plus tard, la théorie des vices est fondamentalement transformée par Grégoire le Grand (540-604) dans ses Moralia in Iob. Au XIIe siècle, les différents modèles sont uniformisés et une version corrigée du catalogue de Grégoire s’impose.
Les sept vices – l’orgueil (superbia), l’envie (invidia), la colère (ira), la tristesse ou la paresse (acedia), l’avarice (avaritia), la gourmandise (gula) et la luxure (luxuria) – font alors l’objet de descriptions dans une profusion presque incalculable de sommes théologiques, écrits pastoraux (manuels de confesseurs, carnets de pénitence..) et oeuvres littéraires. Les catalogues connaissent un succès considérable jusqu’au XVe siècle, pour disparaître progressivement mais sans jamais être complètement oubliés. Pour l’historien d’aujourd’hui, il s’agit de saisir le sens caché de l’évolution dans la description des péchés à travers le temps, afin de mieux comprendre la vie sociale au Moyen-Age. Programme : http://www.mediaevum.unifr.ch/vitia (apic/com/vb)