Inspiré par Nicolas Buttet, le projet est soutenu par Mgr Genoud

Fribourg: Fondation à Bourguillon de l’Institut d’études anthropologiques Philanthropos

Fribourg, 19 avril 2004 (Apic) Avec la fondation de l’Institut européen d’études anthropologiques Philanthropos, Fribourg comptera dès l’automne 2004 une nouvelle offre de formation chrétienne et humaine, véritable «école de vie» d’une durée d’un an intégrant vie intellectuelle, vie en communauté et vie de prière.

L’accent sera mis sur l’enseignement de l’anthropologie philosophique et théologique dans un esprit pluraliste, interdisciplinaire et d’ouverture aux autres cultures, comme à l’anthropologie de l’islam, de l’hindouisme ou du bouddhisme. Les études, qui donneront droit à une attestation, devront être suivies à plein temps, à raison de 20 heures hebdomadaires durant 35 semaines.

Destiné en priorité à de jeunes à la recherche de «la vérité sur l’homme» dans une société en crise dans le domaine social, culturel, économique, Philanthropos devrait accueillir dès septembre une trentaine d’étudiants venant essentiellement de Suisse, de France et de Belgique. Si la formation d’un an coûtera 2’000 euros aux étudiants (non compris le logement et les repas), le corps enseignant – des professeurs issus de grandes universités européennes – ne touchera pas d’honoraires.

Beaucoup de bénévolat et d’engagement

Le choix de moyens pauvres témoigne aussi de l’état d’esprit dans lequel est lancée cette initiative novatrice, a souligné lundi au cours d’une conférence de presse Nicolas Michel, professeur de droit de l’Université de Fribourg et président de Philanthropos. N’empêche que les initiateurs sont à la recherche de fonds pour financer cette entreprise originale, tout en déclarant compter sur la providence divine. et l’appui moral ou matériel des nombreuses personnalités européennes du monde ecclésiastique, économique et humanitaire qui font partie de son Comité d’honneur.

On note parmi eux la présence de deux cardinaux – Georges-Marie Cottier et Christoph Schönborn -, de l’évêque diocésain Mgr Bernard Genoud, de Soeur Emmanuelle, longtemps engagée auprès des chiffonniers du Caire, du député européen Otto de Habsbourg, du démocrate-chrétien fribourgeois Anton Cottier, ancien président du Conseil des Etats, et de nombreuses personnalités issues du monde catholique et académique français.

Voulant d’emblée afficher une identité européenne, l’Institut dirigé par le Français Yves Semen, professeur de philosophie politique à la Faculté libre de philosophie de Paris, cherchera à se faire connaître prochainement dans les milieux catholiques, notamment lors de grands rassemblements comme celui de Paray-le-Monial, à l’initiative de la communauté de l’Emmanuel, ou le Festival de Saint-Jean, en Touraine. Il sera également présent avec un stand lors de la rencontre des jeunes avec le pape Jean Paul II en juin prochain à Berne.

En accord avec la planification pastorale diocésaine

L’Institut, établi à Bourguillon, au-dessus de Fribourg, dans des locaux appartenant aux soeurs de la Divine Providence de Baldegg, collaborera avec les religieuses franciscaines – qui mettent leurs infrastructures à disposition à des conditions très généreuses – et avec la Fraternité Eucharistein, fondée par le Père Nicolas Buttet à Epinassey, près de Saint-Maurice (Valais). Philanthropos devrait s’insérer parfaitement dans la nouvelle planification pastorale diocésaine, qui compte beaucoup sur les communautés, instituts et mouvements religieux pour des services ecclésiaux nouveaux, a relevé pour sa part Mgr Bernard Genoud, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg.

Saluant lundi à Bourguillon cette nouvelle initiative, il a relevé qu’elle le réjouissait en tant qu’ancien professeur de philosophie. A ses yeux, la création de cet Institut est bienvenue pour rappeler à l’homme contemporain qu’il n’est pas que matière, qu’il ne peut pas se contenter de l’ici-bas, qu’il n’est pas qu’un «homo oeconomicus», mais qu’il a une âme, qu’il doit retrouver le sens de la transcendance.

Fruit de longues discussions

Certes, a reconnu Mgr Genoud, ce projet est le fruit de longues discussions et «je ne me suis pas engagé à la légère». L’évêque diocésain relève que le projet inspiré par Nicolas Buttet a nécessité plusieurs années de réflexion et de maturation. Ces années ont permis d’affiner le projet et aussi d’éviter la concurrence avec d’autres lieux de formation de l’Eglise à Fribourg, comme la Faculté de théologie de l’Université, l’Institut romand de formation aux ministères (IFM), l’Ecole de la Foi ou le séminaire. «La synergie sera certainement favorable à la Faculté de théologie», assure pour sa part le prof. Nicolas Michel, car cette formation d’un an est clairement distincte du cursus de la Faculté.

La garantie que Philanthropos sera parfaitement intégré dans le diocèse est notamment donnée par la présence parmi les responsables de l’Institut de deux représentants de l’évêché: le chancelier Nicolas Betticher et le Père jésuite Jean-Blaise Fellay, membre de la Commission des Etudes, qui comprend également des enseignants de l’Université de Fribourg, dont le Père dominicain Benoît-Dominique de La Soujeole. Les Soeurs de Baldegg sont représentées par leur Supérieure générale, Soeur Marie- Ruth Ziegler, et la Fraternité Eucharistein par son modérateur, le Père Nicolas Buttet. L’Association des Amis de Philanthropos est présidée par Laurent Passer, président de l’Assemblée ecclésiastique catholique du canton de Fribourg. La fondation Philanthropos est quant à elle présidée par l’archiduc Rodolphe d’Autriche, directeur général de Triple A Gestion SA, à Villars-sur-Glâne. (apic/be)

19 avril 2004 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 3 min.
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