J.-C. Gadmer touché par les mesures d’assainissement

Fribourg: L’agence photographique CIRIC face à une situation financière délicate

Fribourg, 26 avril 2005 (Apic) L’agence photographique CIRIC à Fribourg boucle, grâce à des rentrées extraordinaires, son exercice 2004 sur un résultat positif de 27’000 francs. Mais la situation financière de CIRIC est de fait préoccupante, ce qui a poussé le Comité à se séparer de son photographe, Jean-Claude Gadmer, responsable de l’agence. Au service de CIRIC depuis une trentaine d’années, il devrait continuer à collaborer avec l’agence sur la base de mandats.

Ce résultat – excellent en apparence – est en réalité trompeur, a déclaré Michel Monney, nouveau président du CIRIC, vendredi soir 22 avril 2005. Il est le fruit d’apports exceptionnels d’environ 75’000 francs en plus de subventions extraordinaires, a-t-il déclaré lors de l’assemblée générale ordinaire de l’association du Centre international de reportage et d’information culturelle CIRIC.

L’agence CIRIC, fondée à Genève par le Père Pierre Chevalier au tournant des années 60, a été longtemps basée à Lausanne avant de venir s’installer à Fribourg en 2003. Spécialisé dans l’information religieuse et les questions sociales, particulièrement les enjeux du développement des pays pauvres, les droits de l’homme et les minorités culturelles, le CIRIC partage les locaux qui abritent également le Secrétariat de la presse catholique et l’agence de presse catholique Apic, avec laquelle il collabore étroitement.

Le soutien des institutions d’Eglise fait défaut

Cette collaboration est indispensable dans un milieu médiatique exposé à une concurrence toujours plus grande alors qu’on ne voit pas dans ce secteur un soutien accru des institutions d’Eglise, a souligné Michel Monney. Le financement de CIRIC pour 2005 est ainsi fortement réduit, même par rapport aux années antérieures à 2004. «A ce jour, nous nous trouvons devant l’impasse financière la plus totale», a expliqué le nouveau président, qui a remplacé Charles Steiner, démissionnaire fin 2004.

Michel Monney, en charge depuis seulement quatre mois, a expliqué que l’agence devait faire face à une baisse substantielle des ventes de photos: de 110 à 120’000 francs de vente en moyenne ces dernières années, le chiffre est maintenant descendu à quelque 94’000 francs, soit quelque 10’000 francs de moins qu’en 2003. Grâce à des apports exceptionnels d’environ 75’000 francs – notamment 35’000 francs en provenance de Genève et un autre montant élevé versé lors de la dissolution de la Fondation Regard – en plus des subventions extraordinaires, il a été possible d’effacer pratiquement le report des pertes des exercices antérieurs.

Membre du comité de CIRIC, Alois Hartmann, président de l’agence Apic/Kipa, cherche de nouveaux partenaires, notamment du côté de CAT Medien AG à Baden. La création d’une communauté d’intérêts «christliche Kommunikation» est envisagée. Son but serait de réaliser ensemble la conception, la réalisation et la promotion de projets d’essence chrétienne. Un tel partenariat pourrait notamment permettre d’élargir la présence de CIRIC et d’Apic/Kipa en Suisse alémanique.

L’évolution du marché des médias est très défavorable au CIRIC qui est composé d’une très petite équipe et ne peut donc rivaliser avec des grandes agences de presse, a relevé vendredi Jean-Claude Gadmer. Le principal handicap du CIRIC est le fait que les principaux clients ne peuvent pas télécharger immédiatement les photos qui les intéressent. Il est donc urgent d’envisager l’installation d’une application informatique adéquate sur internet.

CIRIC France est également menacé

Une telle application, récente mais provisoire, a pu être trouvée. Mais l’acquisition par les journaux d’appareils de photos numériques et leur utilisation par des rédacteurs non photographes est un autre facteur qui réduit le chiffre d’affaires de CIRIC, nettement inférieur aux prévisions. De plus, les rapports avec CIRIC France (qui appartient désormais au groupe Bayard Presse), dépendront du sort qui lui sera réservé, probablement cette année encore. L’avenir de l’agence parisienne est en effet incertain, également en raison de la faiblesse de ses résultats financiers. La production de photos par CIRIC Suisse continuera donc assurée, mais par divers photographes indépendants et pigistes, dont Jean-Claude Gadmer.

L’assemblée a également adopté le budget 2005 qui présente une perte de 7’100 francs, malgré une appréciation très optimiste du produit des ventes (estimé à 120’000 francs). Attendu que les ventes de 2004 se montent à 93’576 francs, a noté Michel Monney, «ce résultat sera très difficile à atteindre». Le président a relevé à ce propos que la «Quête du dimanche des médias» a supprimé pour 2005 son apport, qui était de 20’000 francs.

Deux ans pour trouver une issue

Les subventions prévues au budget, estimées à 85’000 francs, ne sont pas assurées, car seulement 55’000 francs sont pour le moment garantis. Les revenus exceptionnels sont budgétés à 10’000 francs, tandis que l’appel de dons est inscrit au budget pour 5’000 francs de plus que l’année dernière «sans aucune assurance qu’ils puissent être acquis».

Si aucune de ces aides exceptionnelles ne se réalise, a-t-il souligné, le déficit 2005 atteindrait alors la somme d’environ 50’000 francs. Les participants à l’assemblée générale ont déploré que certains organismes d’Eglise considèrent que la présence du CIRIC n’est plus indispensable au niveau médiatique, sans oublier que la générosité manifestée lors des quêtes ou autres appels de fonds est en baisse. Cet état de fait se traduit par des réductions générales des soutiens financiers aux institutions oeuvrant au sein de l’Eglise. Le comité de CIRIC se donne deux ans pour éprouver son nouveau modèle, mais si la situation n’est pas redressée dans ce laps de temps, «la fermeture de CIRIC sera inévitable». (apic/be)

26 avril 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 4  min.
Partagez!