Une organisation alémanique, qui compte ses premiers romands

Fribourg: L’association suisse des sacristains en réunion

Fribourg, 14 septembre 2004 (Apic) L’Association des sacristains de Suisse a tenu son assemblée des délégués mardi 14 septembre à la paroisse du Christ-Roi à Fribourg. Après une messe, présidée par l’aumônier central, l’abbé Josef Benz, les délibérations de l’assemblée ont occupé les 59 délégués-sacristains des paroisses de Suisse, réunis à la salle paroissiale du Christ-Roi, qui comptait une centaine de participants.

L’Association des sacristains de Suisse, qui compte 1150 membres actifs dans le pays, réunie pour la deuxième fois à Fribourg, a tenu sa 67e assemblée des délégués mardi 14 septembre à la paroisse du Christ-Roi. Accueillis par l’Association des sacristains de Berne et Fribourg alémanique, les 59 délégués, les membres d’honneur et les invités, parmi lesquels le syndic de Fribourg Jean Bourgknecht et le président de la paroisse du Christ Roi, Laurent Passer, ont reçu les salutations de Willi Renggli, le président central de l’Association suisse des sacristains.19 associations de sacristains étaient présentes.

Au nom de l’aumônerie catholique de la ville de Fribourg représentant 5’500 catholiques, le curé Winfried Baechler a souhaité la bienvenue et a rendu hommage au rôle du sacristain. Au cours de la partie statutaire, les délégués ont approuvé le rapport annuel du président central de l’Association suisse, qui a rappelé combien la formation, y compris la formation continue des sacristains, avait ces dernières années pris de l’importance.

Une association financièrement saine

L’assemblée des délégués a approuvé les comptes 2003, avec 3’128 francs d’excédent. Le budget 2005 a été accepté. De même que les rapports sur la formation professionnelle et le rapport sur l’Ecole des sacristains d’ Einsiedeln. Le rapport annuel du rédacteur en chef du périodique «Der Sakristaner» a également été approuvé. Ce périodique paraît 10 x par an et traite des activités et des buts des associations diocésaines de sacristains en Suisse et dans les cantons, ainsi que de la formation des sacristains et des sacristines, entre autres thèmes.

Robert Haefeli, responsable de la formation à l’Association des sacristains suisses et membre du Comité central, a donné sa démission pour raisons de santé. L’assemblée a procédé à la nomination de son remplaçant, en la personne de Martin Böni, né en 1951, qui a une formation d’électricien et officie comme sacristain à la paroisse de Näffels (Glaris). Anna Rohrer- Rittiner, sacristine à Biberist (So), coprésidente du Forum des femmes à Biberist, n’a recueilli que 22 voix, contre 32 à son adversaire.

L’assemblée a également voté sur le montant de la cotisation, qu’il était proposé de baisser de 15 à 10 fr., vu la «fortune» de l’association (98’579.30). L’assemblée a suivi le plaidoyer vigoureux pour le maintien du statu quo à 15 francs du trésorier. Un hommage à Robert Haefeli démissionnaire pour raisons de santé, qui fut à l’origine du concept de formation actuelle des sacristains a été rendu. Il a été nommé membre d’honneur, sous les applaudissements. A son tour, Robert Haefeli a pris la parole, rappelant qu’il avait créé également les cours pour les femmes de sacristains, «qui accompagnent leurs maris dans leur tâche». Il a déploré le manque de participantes à ces cours, qui sont distincts des cours de sacristines. Les cours sont donnés en allemand à Einsiedeln, dans l’Ecole de sacristains dirigée par Erwin Keller, prêtre et enseignant.

Jean Bourgknecht, le nouveau syndic de Fribourg, a apporté le salut du Conseil communal et a remercié l’Association pour avoir choisi l’église du Christ-Roi pour ses assises. Pour sa part, Laurent Passer, président de la corporation ecclésiastique, a rendu hommage au sacristain, «membre à part entière de ce grand bateau qu’est l’Eglise». Le président central Willli Renggli a clos l’assemblée, qui s’est terminée par un repas à la Mensa Rigina Mundi. La prochaine assemblée des délégués aura lieu à Erstfeld, dans le canton d’Uri le 13 septembre 2005. VB

Encadré:

Sacristain, un rôle ingrat qui demande reconnaissance

Le rôle de sacristain ou de sacristine n’est pas sans poser des problèmes de reconnaissance. Pour Gérard Fridez, sacristain de Moutiers. «Le sacristain ou la sacristine ne sont pas toujours appréciés à leur juste valeur. On les utilise quand il le faut et après, il n’y a plus rien!»

Beaucoup de sacristains sont bénévoles. Gérard Fridez est un professionnel salarié, «sacristain concierge», à l’Eglise Notre Dame de la Prévôté, à Moutier. L’organisation de toutes les cérémonies, et de l’entretien, il s’en charge. «Dans le Jura on n’est que 4 professionnels. Ce qui est dommage». L’explication? «On trouvait normal d’offrir ce bénévolat à l’Eglise, autrefois.» Le sacristain est épaulé par sa femme, une nécessité. «Nous, sacristains, travaillons beaucoup dans l’ombre et on n’est jamais reconnus. C’est pourquoi j’ai posé la question de la ’défense des sacristains’ lors de l’assemblée des délégués».

«Je pense que nous pourrions être mieux reconnus, afin qu’il y ait plus de compréhension vis-à-vis du sacristain, que ce soit avec le prêtre, avec le Conseil de paroisse, avec les fidèles. J’ai parlé lundi 13 septembre avec une sacristine, qui m’a dit que lorsque le prêtre arrivait, il disait à peine bonjour et qu’il fallait en somme se borner à servir comme il le commandait! Nous voudrions que l’on prenne plus à coeur dans la communauté paroissiale le travail du sacristain. Or personne dans les paroisses n’en parle».

En Suisse allemande, le sacristain est mieux reconnu

S’il y a «beaucoup à donner», il y a aussi «beaucoup de soucis», selon Gérard Fridez. «Pendant une célébration, vous êtes toujours aux aguets, pour savoir si tout marche bien, si on n’a rien oublié, pour que la cérémonie se déroule sans accroc. Il ajoute: «En Suisse allemande, le sacristain est beaucoup plus reconnu».

De toute manière, «il faut aussi une grande dose de foi, en tant que telle. On a besoin de ça.» Et «une honnêteté, de la gentillesse. Il faut veiller à la bonne marche de l’église et faire passer le climat de ce bon fonctionnement aussi aux gens. Ceux-ci nous confient beaucoup de choses. Ils nous parlent. Beaucoup viennent prier vers la Vierge, ils trouvent le sacristain là et ils ont besoin de parler. Et ils le trouvent plus facilement que l’abbé, qui est souvent occupé. Il y a des choses qui passent entre le sacristain et les fidèles», résume-t-il.

La femme du sacristain doit épauler son mari

La femme du sacristain doit faire beaucoup de sacrifices. «On est pris les samedi-dimanche, ce sont les jours où il y a le plus d’activités. Et on est toujours en marge des gens. Le sacristain a congé le lundi, comme les prêtres, et deux dimanches par mois». Pour cette femme de sacristain, «il faut faire plein de choses et c’est le curé qui est remercié, jamais le sacristain!». Le changement d’équipe paroissiale repose beaucoup sur les épaules du sacristain et de sa femme. «Le curé change et nous restons. Nous assurons la continuité de la paroisse, ce qui est très important».

Gérard Fridez a été le premier sacristain romand, dans une association suisse, entièrement alémanique. «Il y avait un certain froid entre Romands et Alémaniques, du fait que tout se passait en suisse allemand». Le sacristain jurassien s’est beaucoup démené pour que la Romandie participe aussi aux sacristains suisses. Il y a maintenant 3 cantons romands représentés: Valais, Fribourg romand et Jura. Peu à peu les choses changent: pour la première fois, ce 14 septembre à Fribourg, l’assemblée des sacristains suisses fonctionnait en traduction simultanée, pour permettre aux Romands de suivre son déroulement.

Il n’y a que quelques sacristines en Suisse. Elles font exactement le même travail que leurs homologues masculins. A Fribourg, la sacristine est celle du Christ Roi. Marie-Claire Chambettaz, qui depuis 16 ans, est la remplaçante du sacristain Léon Schultheiss, également vice-président de l’Association des sacristains suisses. VB

Les illustrations de cet article sont disponibles à l’agence CIRIC, Bd de Pérolles 36 – 1705 Fribourg. Tél. 026 426 48 38 Fax. 026 426 48 36 Courriel: ciric@cath.ch

(apic/vb)

14 septembre 2004 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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