de licencier 11 personnes au foyer pour jeunes mères de Gillarens

Fribourg: La fondation pour toxicomanes ’Le Tremplin’ contrainte

Les cantons ne veulent plus payer

Fribourg, 27novembre(APIC) Les onze personnes actives au foyer pour jeunes mères toxicomanes de Gillarens dans le canton de Fribourg, viennent

d’être licenciées pour le 31 mai 1993. La fondation d’aide aux toxicomanes

’Le Tremplin’ qui gère le centre a été contrainte de prendre cette décision

à cause de difficultés financières qui s’accumulent.

Face à la crise écomonique les offices placeurs des divers cantons romands refusent en effet d’assumer financièrement ce type de placement pour

jeunes mères et leurs enfants, estimé trop onéreux. Résultat: malgré les

nombreuses demandes le Centre n’accueille actuellement qu’une seule jeune

femme et son enfant.

Créé en 1987, le centre d’accueil pour jeunes mères toxicomanes de Gillarens dans la Glâne est le seul en Suisse romande à recevoir ce type de

pensionnaires. 1991 a été une très bonne année, explique l’abbé Vienny,

avec un taux d’occupation soutenu. 1992 est parti sur les mêmes bases, jusqu’à la fin du mois d’août, puis «nous avons senti une certaine réticence».

«Les demandes d’entrée affluent toujours. Nous mettons en route tout le

processus d’entrée: entretiens, visites, contrat moral, etc. Au moment où

nous nous tournons vers l’office payeur, nous avons des difficultés». Ces

cantons placeurs prétextent que le prix est trop élevé bien qu’ils ne disposent pas eux-mêmes de telles structures, poursuit l’abbé Vienny.

«Nous avons eu des contacts avec la Conseillère d’Etat Ruth Luthi, chef

du département de la santé publique du canton de Fribourg qui nous a

immédiatement aidés et soutenus à fond. Elle s’est engagée à faire des

démarches auprès de ses collègues des autres cantons. Les premiers échos de

ces démarches semblent assez positifs». Selon les réponses obtenues des

cantons au 15 décembre, la fondation ’Le Tremplin’ pourra décider ou non

d’un éventuel réengagement des personnes licenciées pour poursuivre la même

activité. Si ces garanties ne sont pas trouvées, d’autres projets

pourraient être mis en route avant la fermeture de la maison, commente le

directeur.

«La secousse d’aujourd’hui devrait au moins permettre de faire aboutir

les demandes en cours», espère l’abbé Vienny. «Une fois de plus, ce sont

les paumés, les marginaux qui deviennent un peu plus marginalisés, un peu

plus paumés, un peu plus pauvres. Si encore on pouvait prouver qu’on a vu

faux, que j’ai monté ce projet à côté de la plaque (…) je serais le premier à reconnaître mon erreur, mais la preuve est que les demandes d’entrée

continuent d’affluer», conclut avec un peu d’amertume André Vienny. (apicmp)

27 novembre 1992 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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