Exposition sur le chanoine Schorderet à la Maison des S?urs
Fribourg: Les s?urs de Saint-Paul honorent la mémoire de leur fondateur
Fribourg, 4 mars 2002 (APIC) La Maison des S?urs de Saint-Paul, au numéro 44 du Boulevard de Pérolles, abrite depuis dimanche un lieu d’exposition sur les trésors du chanoine Joseph Schorderet, fondateur en 1871 du quotidien «La Liberté» et de l’?uvre de Saint-Paul en 1873.
L’Espace Schorderet, plutôt intimiste, contient une série d’objets personnels et liturgiques qui ont accompagné la vie, le ministère et l’?uvre du célèbre chanoine fribourgeois, dont l’intuition à l’époque fut la création d’une presse moderne au service de l’Eglise. Dans les vitrines, on trouve outre son gilet, son ruban d’étudiant ou la blouse des premières ouvrières typographes de Saint-Paul, son bréviaire, son calice, des sceaux, des médailles offertes par le pape Pie IX qui soutenait son apostolat de la presse, les constitutions de l’?uvre de Saint-Paul.
Cette exposition n’est pas conçue comme un musée «tout public». Il s’agit plutôt d’un «lieu du souvenir» dédié à cet apôtre passionné de la bonne presse. II peut cependant être visité sur demande par toute personne intéressée par cette personnalité taraudée par la question sociale et la place des catholiques dans une Suisse du XIXème siècle qui leur était largement hostile. L’exposition a été inaugurée le 3 mars, date du 162ème anniversaire de la naissance de Joseph Schorderet (1840-1893).
Yvan Andrey, historien d’art et collaborateur au Service des Biens culturels, a participé avec Caroline Schuster Cordone, conservatrice adjointe du Musée d’Art et d’Histoire de Fribourg, à la création de cette exposition permanente. Il relève qu’elle n’a pas la mise en perspective historique et la distance critique d’une exposition destinée au grand public. Les objets témoins exposés sont en partie des reliques conservées par les s?urs après le décès de leur fondateur.
Un geste d’hommage filial
«Ce lieu d’exposition des souvenirs du fondateur de l’?uvre de Saint- Paul est un projet qui a été longtemps désiré, attendu.C’est pour nous un geste d’hommage filial et de reconnaissance que nous tenons à partager avec vous tous», a déclaré S?ur Anna-Béata Suter, à la centaine d’invités présents à la fête.
La Supérieure générale de l’?uvre de Saint-Paul, voulant marquer d’un sceau spirituel cette inauguration, avait invité le Père Roger Berthouzoz pour bénir les lieux. Ami de l’?uvre, le Père Berthouzoz était venu en voisin du couvent de Saint-Hyacinthe, par ailleurs bâti sur une parcelle du domaine du Botzet, acquis en son temps par le chanoine Schorderet.
Le dominicain valaisan a évoqué à cette occasion la longue amitié qui lie l’Ordre des Frères Prêcheurs à l’?uvre de Saint-Paul: l’un des premiers amis du chanoine Schorderet, le Père Berthier, ne fut-il pas le cofondateur de l’Université des catholiques suisses à Fribourg, une idée dont Schorderet lui-même fut l’inspirateur et l’ardent promoteur ? «Cette fondation, dans un moment de grande tension pour la Suisse, relevait du même esprit que la création de La Liberté», a-t-il rappelé.
En bénissant cet espace et les objets exposés, le Père Berthouzoz a indiqué qu’il ne s’agissait pas là de quelque chose de «magique», mais de symboles qui doivent servir à découvrir l’invisible. Soulignant le fait que les vocations des S?urs de Saint-Paul ne viennent plus désormais de la vieille Europe mais du continent africain, ainsi que de Madagascar et du Vietnam, six Africaines ont ensuite exécuté de gracieuses danses du Burundi. (apic/be)