Un intense moment de ferveur mariale

Fribourg: Pèlerinage avec les malades à Notre-Dame de Bourguillon

Jacques Schouwey, agence Apic

Fribourg, 17 juin 2007 (Apic) Quelque 500 pèlerins ont pris part ce dimanche 17 juin au traditionnel pèlerinage avec les malades à Notre-Dame de Bourguillon. La célébration s’est tenue sous la présidence de l’abbé Marc Donzé, vicaire épiscopal. Le choeur mixte de Treyvaux a chanté la messe le matin, alors que la fanfare l’Echo du Glèbe d’Estavayer-le-Gibloux a animé la célébration mariale et la bénédiction des malades, l’après-midi.

Par un temps radieux, sous un soleil bienfaisant, les pèlerins ont pris part au pèlerinage avec les malades, entouré des abbés Pierre Dortail, recteur de la chapelle, Arthur Oberson, aumônier de langue allemande, Georges Maier, Guy Page et Francis Kolly.

Se laisser réconcilier

La messe, chantée par le choeur mixte de Treyvaux, a permis aux malades et à leurs accompagnants de communier à la même table et de réfléchir, avec l’abbé Donzé, au thème suscité par l’Evangile du jour, celui de la pécheresse pardonnée.

Le prédicateur a analysé ce thème, «Laissez-vous réconcilier», en montrant que pour qu’il y ait réconciliation, il faut d’abord un conflit. Si l’homme est créé pour vivre en bonne santé, la maladie engendre un conflit qui diminue nos capacités physiques, mais aussi nos facultés psychiques. Cela se traduit par des attitudes de mauvais accueil des autres, d’amertume, de colère. La maladie corrompt aussi nos facultés spirituelles.

A la suite du philosophe Gustave Thibon, Marc Donzé affirme qu’une âme saine dans un corps malade peut devenir saine par les efforts que nous faisons, mais surtout par la grâce et la miséricorde de Dieu. Dès lors, le conflit qu’est la maladie devient un défi, une question: qu’est-ce que le conflit m’apprend pour ma vie, que m’amène-t-il à changer dans ma vie ?

Souvent, la première attitude est la révolte qui apparaît comme sentiment essentiel, et l’on se demande ce que fait Dieu dans tout cela. Le vicaire épiscopal rappelle la foi qui est celle de tout chrétien: le Seigneur est de notre côté, la maladie venant de circonstances liées à notre condition terrestre. La maladie est difficile à comprendre, parce qu’elle fait mal; elle nous ronge de l’extérieur à l’intérieur, au plus profond de notre être.

Apprendre à se laisser réconcilier avec Dieu, avec les autres et avec soi-même

C’est là que le Seigneur intervient: il nous réconcilie depuis l’intérieur en nous donnant des lumières, des forces pour traverser l’épreuve. Il nous met aussi en relation authentique avec les autres. Il met en nous un peu d’espérance. Donnant l’exemple du paralytique, l’abbé Donzé fait remarquer que Dieu réconcilie rarement le corps en faisant un miracle. Le Seigneur nous guérit depuis le for de notre coeur jusqu’au sourire que parfois nous pouvons retrouver. Apprendre à se laisser réconcilier avec Dieu, avec les autres et avec soi-même, tel est le sens de la Bonne Nouvelle de l’Evangile de ce jour.

Après le repas pris en commun, la procession du Saint-Sacrement, emmenée par la fanfare l’Echo du Glèbe d’Estavayer-le-Gibloux, a conduit les pèlerins de la chapelle de Bourguillon à l’Accueil. Alternant allemand et français, la foule a récité le chapelet en méditant les mystères glorieux. La bénédiction des malades a marqué la fin du pèlerinage, laissant aux participants le temps d’apprécier les prestations de la fanfare en dégustant un petit goûter, avant de retourner dans leurs foyers. JS

Encadré

L’histoire de Bourguillon remonte aux origines de la ville de Fribourg

C’est peu après 1157 que les bourgeois firent ériger sur la colline de Bourguillon une maison pour y accueillir les lépreux qu’on ne pouvait guérir à l’époque. A la suite de la guérison du duc Frédéric IV d’Autriche en 1438, la madone de Bourguillon – installée dans la chapelle de l’hôpital, elle fut ensuite placée dans la chapelle actuelle, construite en dehors de la léproserie – attira de nombreux pèlerins. Depuis la construction de l’actuelle chapelle en 1466, le flot des pèlerins ne s’est pas interrompu jusqu’à nos jours. Depuis 1932, les brancardiers accompagnent et accueillent les malades qui ne peuvent venir à pied à leur traditionnel pèlerinage. En 1996, l’Association des brancardiers a construit un Accueil qui lui permet de poursuivre sa tâche – le service aux pèlerins – en permettant à ceux-ci et à leurs familles de se rencontrer tout au long de l’année en un lieu propice à l’échange et au contact. L’Association compte aujourd’hui 250 brancardiers et 100 membres amis. (apic/js/be)

17 juin 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 3 min.
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