Fribourg: Stan Rougier, prêtre, poète et troubadour (251187)

«La tendresse et la confiance face aux jeunes»

Fribourg, 25novembre(APIC) Troubadour, prêtre et poète, Stan Rougier

était mardi soir, à Fribourg, invité par les Jeunesses Chrétiennes

Fribourgeoises. Aux quelque 200 personnes présentes, Stan Rougier a transmis son message d’amour pour les jeunes, mais aussi pour tous les autres,

afin que «personne ne parte avec une blessure». Se référant toujours à

l’Evangile, il a, à travers de nombreuses paraboles, anecdotes et chansons,

partagé avec le public les grands thèmes qui lui sont chers: l’amour fou de

Dieu, la tendresse, le pardon et l’ouverture totale aux autres.

L’abbé Rémy Verchier, aumônier de jeunesse, qui présentait le conférencier, a rappelé la vie de Stan Rougier totalement consacrée aux jeunes et

dominée principalement par une phrase d’un de ses livres «l’important c’est

d’entrer dans le regard de l’autre». Stan Rougier a axé sa conférence sur

«le jeune et son attente d’être aimé». En effet, le jeune a besoin de pouvoir donner librement un sens à sa vie et de pouvoir la gérer lui-même sans

trop de pressions extérieures. L’adulte n’a pas les mêmes besoins puisqu’il

«a appris à survivre dans le manque afin de ne pas être trop vulnérable

dans un univers ou l’amour est raréfié». Pour Stan Rougier la rencontre de

la Parole de Dieu et du visage de ses frères ainsi que le souvenir du jeune

qu’il a été lui permettent de vivre parmi les jeunes et les mals-aimés.

Stan Rougier a mis l’accent sur les jeunes délinquants dont il s’est occupé depuis l’âge de 17 ans. «Leur fuite est un signe à interpréter, devant

l’urgence de cet amour trop rationné».Stan Rougier lui-même a eu une période d’indifférence et de révolte face à Dieu et c’est en rencontrant des

prêtres comme le père dominicain Philippe Maillard qu’il a vraiment découvert Jésus Christ, que Dieu n’était pas un opium ou un complice du mal,

mais un Dieu tendre qui n’en finit pas d’aimer, «un kamikaze de l’amour».

De plus Jésus répond à toutes les questions vitales de l’homme, comme pour

l’aveugle né, «soulager la misère c’est la réponse à la misère». Dieu a besoin de nous pour travailler à sa vigne ainsi «nous nous sauvons en sauvant

les autres».

L’amour est le thème central du message de Stan Rougier, «la vie est une

circulation d’amour», partout il y a cette circulation: dans la nature,

dans la Trinité elle-même. L’homme est créé à l’image de Dieu, c’est-à-dire

qu’il est «inventé pour ne vivre que d’amour», mais «toute notre vie terrestre durant, nous sommes en apprentissage d’amour». L’homme a plus besoin

d’amour que de pain, «l’amour est aux humains ce que le soleil et la pluie

sont aux plantes», c’est pour cela qu’un jeune de 15 ans qui est à un moment charnière de sa vie, a besoin du regard de l’autre qui lui donne sa

valeur à vivre. C’est pour cela que le suicide est si fréquent chez les

jeunes (7.000 par an en France). «L’amour n’est pas une friandise, c’est

une condition de vie ou de mort».

Après avoir chanté une chanson de Mouloudji et une du Père Duval en

s’accompagnant de sa guitare, Stan Rougier a répondu aux questions du

public. Il a évoqué son séjour en Afrique du Sud sur lequel il n’a pas eu

le temps de s’étendre, mais il a tout de même parlé de toutes les familles

noires écartelées par les distances énormes entre la maison et le lieu de

travail, les enfants désaxés sont foule et la délinquance fait des ravages… Il a encore parlé de l’humour, indispensable devant les horreurs de

la vie «pour ne pas mourir», de la confiance, dont les jeunes ont particulièrement besoin, des différents stades de l’amour, vers l’amour

désintéressé. Il a cité l’hymne à l’amour et l’image de l’Eglise dont parle

St Paul, dont il apprécie particulièrement l’interprétation qu’en donne le

cardinal Etchegaray, «l’Eglise est une réserve de coeurs ou tout homme sait

qu’il sera non-jugé, pardonné, aimé follement». (apic/bd)