au Kurdistan turc à la réunion de l’ACAT

Fribourg: témoignage sur la situation (270992)

Torture et assassinats contre un peuple qui ne veut pas mourir

Belfaux, 27septembre(APIC) Ils ont un nom mais ils n’existent pas ou si

peu pour la communauté internationale. Les Kurdes, puisqu’il s’agit d’eux

vivent malgré tout d’espoir, en dépit de la torture, des assassinats et des

massacres dont ils sont victimes.

On connaît et on montre du doigt la cruauté du régime irakien pour

étouffer leurs cris et leur volonté d’exister. On connaît mais on tait celle du gouvernement turc et des forces de l’ordre de ce pays pour mater leur

résistance. Intérêts économiques et stratégiques obligent. Daniel Robert,

médecin à St Gall, et Jacqueline Sammali, de la Chaux-de-Fonds, membres de

l’Association Suisse-Kurdistan le dénoncent. De retour d’un voyage au Kurdistan turc en juillet et août derniers, ils étaient les invités de la réunion des responsables et adjoints de la Coordination ACAT-Fribourg (Association des chrétiens pour l’abolition de la torture, tenue samedi à Belfaux, près de Fribourg.

La Turquie, qui persiste aujourd’hui encore à nier le génocide du peuple

arménien, n’en est que plus à l’aise pour affirmer que les Kurdes n’existent pas, qu’il n’y a que des Turcs dans ce pays. L’Etat à certes officiellement reconnu l’existence d’une langue kurde. «Mais si celle-ci continue à se parler, c’est avant tout à la résistance du peuple kurde qu’il

faut l’attribuer». A un peuple déterminé à lutter pour son droit à exister,

pour sa culture et son droit à la différence.

S’exprimer en kurde est synonyme de dangers: la torture voire la mort

guettent ceux qui ne veulemt pas mourir culturellement. Le contrôle de

l’Etat est permanent: «La police de l’armée est omniprésente». Des témoignages de tortures ou de d’assassinats ont été entendus et recueillis par

centaines par Daniel Robert et Jacqueline Sammali:

«Dans tous les endroits où nous avons pu

parler avec des gens, à chaque arrivée dans une ville, le même témoignage»:

«Ils arrêtent des gens chaque jour. Ils peuvent nous arrêter n’importe

quand». Pendant leur séjour dans une des villes, quatre personnes ont été

tuées par des commandos spéciaux. «Dans plusieurs maisons, nous avons pu

constater les impacts de balles dans les murs. Durant le seul mois d’août,

six journalistes ont été assassinés. Onze en tout depuis le début de l’année. «Les tortionnaires pratiquent la torture avec les techniques les plus

sophistiquées. La loi turque est ainsi faite qu’une personne arrêtée peu

demeurer 20 jours en prison sans l’intervention d’un avocat».

Le Kurdistan n’est ni la Slovénie ni la Croatie ni les pays Baltes. Il

n’intéresse pas la communauté internationale. «L’Europe et le monde occidental doivent pourtant intervenir en faveur du peuple kurde en Turquie».

C’est davantage qu’un appel, adressé au monde et à la Suisse par les deux

conférenciers qu’une cinquantaine de responsables de l’ACAT ont tenu à soutenir samedi à Belfaux. (apic/pr)

27 septembre 1992 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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