Pour le cardinal Parolin, tout plan pour mettre fin à la guerre à Gaza doit impliquer le peuple palestinien | © Vatican Media
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Gaza: le cardinal Parolin salue la mobilisation contre la politique israélienne 

«Je suis positivement impressionné par la participation aux manifestations» contre les politiques guerrières du gouvernement israélien, a déclaré le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, dans un entretien publié dans L’Osservatore Romano, le 6 octobre 2025.

À la veille des commémorations de l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, le ›numéro 2’ du Saint-Siège a condamné catégoriquement l’antisémitisme et réclamé la libération des otages israéliens. Mais il a aussi dénoncé le «carnage» perpétré à Gaza par l’armée israélienne et déploré que la politique de Benyamin Nétanyahou vise «à empêcher à jamais la naissance d’un véritable État palestinien».

«La prière appelle (…) à des choix concrets»

«Je trouve profondément erroné de penser que notre rôle, en tant que chrétiens, est de nous enfermer dans les sacristies», déclare le cardinal Pietro Parolin dans cet entretien sur la situation à Gaza publié dans les médias officiels du Vatican. Le bras droit du pape Léon XIV salue la mobilisation de la société civile et «l’engagement de nombreux jeunes» contre la politique menée actuellement par Israël, «même si parfois ces initiatives, en raison des violences de quelques fauteurs de troubles, risquent de faire passer un message erroné dans les médias».

Selon lui, le chrétien doit savoir s’engager pour mettre fin à ce qu’il qualifie à deux reprises de «carnage» à Gaza. «La prière appelle aussi à un engagement, à un témoignage, à des choix concrets», insiste-t-il. Ses paroles interviennent alors que de grandes mobilisations de soutien au peuple palestinien ont eu lieu ces derniers jours en Italie.

Le peuple palestinien doit être impliqué dans son futur

Le cardinal italien revient aussi brièvement sur le «plan Trump» pour parvenir à un cessez-le-feu. Dans le sillage de Léon XIV, le diplomate appuie «tout plan qui implique le peuple palestinien dans les décisions concernant son avenir et qui permette de mettre fin à ce massacre, de libérer les otages et d’arrêter de tuer chaque jour des centaines de personnes».

Dénonçant la «logique aveugle de la haine et de la vengeance», le secrétaire d’État rappelle le droit pour un État de se défendre, en l’occurrence Israël, mais seulement en respectant «le principe de proportionnalité». 

Parlant de Gaza, le prélat confie alors sa douleur de voir «des personnes tuées alors qu’elles tentaient d’obtenir un morceau de pain, des personnes ensevelies sous les décombres de leurs maisons, des personnes bombardées dans des hôpitaux, dans des camps de tentes». Et de marteler: «Il est inacceptable et injustifiable de réduire des êtres humains à de simples ›victimes collatérales’.»

Un État palestinien «incluant la Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza»

Au fil de l’entretien, le ›numéro 2’ du Saint-Siège rappelle fermement la position du Saint-Siège concernant la solution à deux États, soutenant un État palestinien «indépendant, souverain, démocratique et viable, incluant la Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza». Le cardinal Parolin se félicite de la reconnaissance récente de l’État de Palestine par certains pays à l’instar de la France, du Royaume-Uni, du Canada ou de l’Australie. Mais il confie son «inquiétude» de voir que «les déclarations et les décisions israéliennes» vont «dans une direction opposée, à savoir qu’elles visent à empêcher à jamais la naissance d’un véritable État palestinien».

Éviter tous les amalgames

Interrogé sur la poussée de l’antisémitisme, le cardinal le décrit comme «un cancer qu’il faut combattre et éradiquer». «Aucun juif ne doit être attaqué ou discriminé en tant que juif», insiste-t-il, soulignant que cela est tout aussi valable pour un «Palestinien» qui ne doit pas être vu comme un «terroriste potentiel». Le cardinal Parolin entend aussi différencier la politique menée par le gouvernement israélien actuel du «monde juif» d’où émerge «de nombreuses voix de forte dissidence». 

Fidèle à la position du Saint-Siège depuis les attaques du 7 octobre contre Israël, le secrétaire d’État qualifie de nouveau le «massacre» du Hamas d’«inhumain». Il appelle à la libération immédiate de tous les otages encore retenus, et dit son émotion devant les images des personnes encore prisonnières dans les tunnels du Hamas et «réduites à la famine». (cath.ch/imedia/hl/lb)

Pour le cardinal Parolin, tout plan pour mettre fin à la guerre à Gaza doit impliquer le peuple palestinien | © Vatican Media
7 octobre 2025 | 15:42
par I.MEDIA
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