Genève: Fête de la Réforme du 18 au 20 mai
Une soixantaine de communautés vont «témoigner ensemble»
Genève, 3 mai 2007 (Apic) Après avoir célébré, l’an dernier, le 470ème anniversaire de la Réforme, les protestants de Genève s’unissent cette année à une soixantaine de communautés étrangères établies dans la cité de Calvin pour une fête qui se déroulera du 18 au 20 mai. Le thème en sera «Témoigner ensemble».
Le » paysage religieux genevois» s’est singulièrement bigarré au cours des dernières décennies. Aujourd’hui, l’on dénombre une septantaine de communautés protestantes d’origine étrangère à Genève. Une bonne partie d’entre elles appartiennent au mouvement pentecôtiste. L’année passée, les protestants genevois ont célébré le 470ème anniversaire de la Réforme. Cette année, sous l’impulsion du Centre John Knox, ils se joignent à une soixantaine de communautés étrangères pour une fête qui se déroulera du 18 au 20 mai, sur le thème «Témoigner ensemble».
Pour le président de l’Eglise protestante de Genève, Georges Bolay, cette fête doit montrer la diversité de la présence chrétienne dans la cité de Calvin. «Elle interpelle mon Eglise sur la question des migrations. Celles-ci, loin d’être une calamité, peuvent constituer un apport culturel et économique inestimable. L’Eglise protestante de Genève a l’ambition de susciter une réflexion théologique pour aider à changer de regard sur les migrants et leur statut», affirme G. Bolay.
«Nous connaissons mal la multitude des communautés d’origine étrangère. Si certaines d’entre elles se sont implantées il y a longtemps – les Luthériens s’apprêtent à célébrer leurs 300 ans de présence à Genève – la plupart se sont constituées récemment. La préparation de cette fête a déjà permis de nombreux contact», relève Lukas Vischer, théologien au Centre John Knox qui a lancé le projet. «Il s’agit de construire une communauté fraternelle, au-delà des différences de langues, de culture et de spiritualité. Les étrangers font aujourd’hui partie de notre société. Ils ne représentent plus une exception».
Et les catholiques ?
Qu’en est-il des catholiques ? A Genève, les liens entre l’Eglise protestante et l’Eglise catholique romaine, ainsi qu’avec l’Eglise catholique chrétienne, sont étroits. Cependant, cette ouverture oecuménique est moins évidente dans nombre des pays d’origine des communautés étrangères. C’est pourquoi, d’un commun accord, l’on ne veut pas aller trop vite vers une manifestation rassemblant l’ensemble des chrétiens, précise-t-on du côté des organisateurs.
Au programme de cette fête, du vendredi au samedi, une nuit de prière au Temple de la Fusterie, où l’on pourra également voir une exposition de photos sur la paix. Le samedi après-midi, les choeurs de différentes communautés se rassembleront au Temple de la Madeleine. Le dimanche matin, Genevois et étrangers se retrouveront dans les temples du canton pour un culte, suivi d’un repas communautaire. Les participants se dirigeront ensuite vers quatre points de rassemblement pour monter vers la cathédrale Saint-Pierre. Devant celle-ci, ou à l’intérieur en cas de pluie, se déroulera une grande célébration, avec prières, chants et messages en plusieurs langues. «C’est une manifestation simple, mais avec le souci de nouer des contacts en vue du témoignage commun. Il s’agit de montrer ce qui nous unit et de chercher le bien de la cité», résume Lukas Vischer. (apic/mba/be)