Genève: Inauguration de l’aumônerie d’Uni-Mail

Même pas nécessaire de se dire «œcuménique»

Genève, 12 novembre 2000 (APIC) Depuis l’été 2000, les aumôneries catholique et protestante de l’Université de Genève partagent les mêmes locaux dans le bâtiment tout neuf d’Uni-Mail. Jeudi soir 9 novembre, en présence de plusieurs représentants des milieux politiques, académiques et ecclésiaux, les lieux ont été inaugurés officiellement. Pour les deux responsables, l’étroite collaboration est si évidente qu’il n’a même pas été nécessaire de qualifier l’aumônerie d’»oecuménique».

L’histoire de l’aumônerie a débuté il y a presque trois ans par une poignée de main entre le recteur d’alors, Bernard Fulpius, et l’aumônier protestant Philippe Chanson. De cette rencontre humaine, placée sous le signe de la confiance mutuelle et de la sympathie, est né le projet de réunir dans les mêmes locaux les deux aumôneries universitaires catholique et protestante. Soutenu activement par les Eglises, ainsi que par l’architecte Michel Rey, et grâce au coup de pouce financier de la Loterie romande qui a participé à l’équipement des locaux, le projet a finalement abouti. L’aumônerie dispose aujourd’hui d’une arcade ouvrant sur le boulevard Carl-Vogt, intégrée dans le vaste complexe universitaire d’Uni-Mail. Charles Christophi, son responsable catholique, et Philippe Chanson, son responsable protestant, y travaillent en collaboration si étroite qu’ils ont renoncé à la doter du qualificatif d’œcuménique, jugé superflu.

Inventer une présence théologique

Dans ce contexte de collaboration au quotidien, la tâche des aumôniers, explique le pasteur Chanson, est d’inventer une présence théologique. «Le rôle de l’aumônerie est de mettre les étudiants en contact avec la Parole de Dieu, d’offrir un humus où cette Parole puisse germer», renchérit Mgr Pierre Farine, évêque auxiliaire installé à Genève, avant d’exprimer sa satisfaction pour les locaux «simples, aménagés avec goût, accueillants, où l’on se sent physiquement bien».

La curiosité religieuse ne doit cependant pas être assimilée automatiquement à une attente spirituelle, pas plus que celle-ci ne doit être confondue avec une adhésion confessionnelle, avertit quant à lui le prêtre-journaliste Albert Longchamp, avant de rappeler qu’il existe des paliers dans le cheminement humain, nécessitant de la part des aumôniers de savoir discerner les demandes. Pour Gilles Petitpierre, représentant le corps professoral, la présence d’un tel lieu est d’autant plus importante que «le savoir risque de rendre fataliste». On assiste aujourd’hui, enchaîne-t-il, à une «scientisation» du monde qui n’épargne pas les rapports humains: «Il faut rattraper cela, sortir de ce qui est certain, fatal, pour accéder au domaine des valeurs».

Cafés théologiques

Dans le concret, l’aumônerie offre chaque lundi, entre 12h et 14h, un temps de recueillement et de prière. Des cafés théologiques sont organisés quatre fois par an au Back Nef Café du temple de Plainpalais tout proche, lesquels ont déjà permis aux étudiants de rencontrer des personnalités comme Paul Ricoeur ou l’astrophysicien Marcel Golay. En mars 2001, une retraite est d’ores et déjà programmée à Mazille. Ces activités à orientation spirituelle ou intellectuelle ne sont toutefois que la pointe émergée de l’iceberg: l’aumônerie se veut d’abord lieu d’accueil, de présence et d’écoute. (apic/gt/bb)

12 novembre 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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