Mais les subventions stagnent alors que les besoins augmentent

Genève: le Centre social protestant de Genève garde son cap (150394)

Genève, 15mars(APIC) Les responsables du Centre social protestant (CSP)

de Genève ont présenté mardi à Genève les faits marquants de l’année 1993

pour le CSP, notamment dans le secteur social et le secteur des réfugiés.

Comme l’a souligné Dominique Lang, directeur du Centre, le premier de ces

faits est que les subventions stagnent, alors que la demande en services

augmente. Le soutien direct des Genevois sera à nouveau nécessaire en

1994… «Plus que jamais».

Depuis que la situation économique s’est dégradée, les sollicitations

envers le CSP n’ont cessé d’augmenter. «Notre travail s’est surtout complexifié, précise Dominique Lang, particulièrement dans les secteurs de

consultation (juridique, social, conjugal et familial).» De plus, suite au

blocage des postes de travail dans certains services officiels, les demandes envers les institutions privées telles que le CSP se sont multipliées.

Et la situation ne va pas s’améliorer, puisque l’Etat de Genève vient de

renouveler la coupe de 5% qu’il avait déjà opérée en 1993 dans sa subvention.

Bien que le CSP ne soit pas un service d’aide financière, la majorité

des «clients» le consultent pour des questions liées à des difficultés

d’argent. Les collaborateurs du CSP interviennent alors pour aider ces personnes, dont un tiers sont sans emploi, à faire valoir leurs droits, à négocier avec leurs créanciers, à établir un budget, à solliciter une aide

auprès d’un fonds privé, une allocation de logement ou un subside d’assurance-maladie.

Les juristes du CSP offrent également une importante assistance aux demandeurs d’asile, de plus en plus nombreux, qui ne comprennent souvent rien

à la procédure suisse. C’est que Genève, en plus des réfugiés «attribués»

au canton par la Confédération, reçoit une importante population de requérants «de passage», puisque cette ville est une des quatre portes d’accès à

l’asile en Suisse. Or les requérants originaires d’ex-Yougoslavie se pressent par milliers pour fuir l’horreur et les persécutions. Comme le précise

Ueli Leuenberger: «Il s’agit notamment de nombreux réfractaires et déserteurs qui refusent de prendre part à la boucherie.»

Le CSP, champion de la brocante

Le directeur Dominique Lang a tenu à le rappeler: le budget du CSP de

Genève (4 millions) repose sur trois piliers. 30% sont assurés par des

dons, privés ou collectifs; 20% sont couverts par des subventions officielles et privées. Mais c’est surtout le secteur «brocante» qui assure le financement des 50% restants. «Nous sommes fiers de cette proportion, déclare

D. Lang, car elle fait du CSP le principal brocanteur du canton». Et

d’ajouter que les Genevois ont réservé au CSP une bonne surprise, puisque

leurs dons ont été en augmentation, malgré la récession.

Rappelons que le CSP genevois est juridiquement totalement indépendant

de l’Eglise nationale protestante, même si celle-ci contribue à son action

par une subvention annuelle, de même notamment que l’Entraide protestante

suisse (EPER). Mais les responsables du CSP avouent compter plus que jamais

sur les donateurs genevois, qui se recrutent traditionnellement dans la population protestante, mais pas uniquement.

L’appel de mars est donc lancé. Il est visible sous forme d’affiches

placardées dans les rues – dont le graphisme a été conçu pour la première

fois en commun avec les autres CSP cantonaux. De plus, des affichettes ont

été posées dans les véhicules des Transports publics genevois; un «spot»

publicitaire est diffusé par la télévision; enfin une lettre a été adressée

aux 65’000 protestants du canton ainsi qu’aux 10’000 donateurs du CSP.

(apic/spp/pr)

15 mars 1994 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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