Levée de boucliers contre un écrit de Hani Ramadan
Genève: Le directeur du Centre islamiste soutien la charia et la lapidation des adultères
Genève, 20 septembre 2002 (APIC) «Si la vision de la lapidation est dure et marque les esprits, les témoignages révèlent que la souffrance du condamné est rapidement abrégée.» Cette défense du châtiment des adultères par la lapidation n’émane pas d’un quelconque imam du Nigeria, convaincu du bien fondé de la charia (loi islamique), mais d’un islamiste genevois.
Directeur du Centre islamique de Genève, Hani Ramadan a déclenché une belle levée de boucliers après la publication, par «Le Monde», à Paris, d’un texte dans lequel il défend non seulement la punition de l’adultère par la lapidation, mais aussi l’idée selon laquelle le sida n’est autre que la punition de Dieu.
Hani Ramadan s’était déjà illustré en 1998 à propos de sa vision du rôle social de la femme, qui avait suscité l’indignation. Indignation aujourd’hui exprimée par l’Association «Act Up», qui vient en aide aux malades du sida. «Hani Ramadan, relève cette association dans un article publié vendredi 20 septembre par le quotidien romand «Le Temps», affirme en toute impunité que nous avons mérité de souffrir et de mourir».
Dans sa tribune publiée le 9 septembre dans «Le Monde», Hani Ramadan relevait: «Que ceux qui nient qu’un Dieu d’amour ait ordonné ou maintenu la lapidation de l’homme et de la femme adultère se souviennent que le virus du sida n’est pas issu du néant». «Seuls s’exposent à la contamination ceux qui ont un comportement déviant».
Le directeur du Centre islamiste de Genève complétait son texte dans le Bulletin du centre qu’il dirige, en y incluant une défense sinon une apologie de la charia et de la lapidation telle que notamment pratiquées au Nigeria: «Notons à ce titre que si la vision de la lapidation est dure et marque les esprits, les témoignages révèlent que la souffrance du condamné est rapidement abrégée: la pluie de pierres qui s’abat sur lui l’assomme en effet en l’espace de quelques secondes».
La publication de la pensée de Hani Ramadan par «Le Monde» a déclenché pas mal de réactions indignées. Nombre de lecteurs dénoncent cet intégriste. «Derrière le discours de Ramadan, c’est toujours le même cliché de la décadence de l’Occident face à la «santé» du monde musulman qui est insinué et exploité», critique Albert Levy, un universitaire parisien, dans une tribune publiée le 16 septembre par le quotidien français.
Mainmise
Le directeur du Centre islamique de Genève s’était vu interdire l’entrée du territoire français en février 1997. En novembre 1995, alors que régnait sur la France la psychose des attentats islamistes, une décision identique du ministre de l’Intérieur, Jean-Louis Debré, avait déjà frappé son frère, Tariq Ramadan, professeur de philosophie de renom et militant islamiste, avant d’être discrètement levée. Tariq Ramadan enseigne encore et toujours l’islamologie à l’Université de Fribourg, en Suisse.
Le Centre islamiste de Genève, fondé en 1961 par Saïd Ramadan, passe pour être une affaire de famille chez les Ramadan. Dans son conseil d’administration seuls y siègent des membres de la famille Ramadan, qui fait elle même partie de la famille de Hassan al Banna, fondateur de la confrérie des frères musulmans en Egypte. (apic/pr)