Un portrait du prêtre des loubards

Genève : one man show de Guy Gilbert (150488)

Genève, 15avril(APIC) Invité par l’association «Coup de main» et accompagné par Gilles Bertolini, éducateur genevois, Guy Gilbert était à Genève,

à la salle de Plainpalais, le 13 avril. C’est l’occasion de brosser un

portrait du prêtre des loubards de Paris.

Dans un style consciemment provocateur, cédant trop souvent au

vedettariat, Guy Gilbert parle de son enfance, de l’amour reçu de ses

parents grâce auquel il peut «donner aux autres». Il raconte sa vie

tranquille de prêtre de paroisse bouleversée à 28 ans par la guerre

d’Algérie et la rencontre avec Alain, un jeune marginal.

Tout bascule. Guy Gilbert va désormais consacrer toute son énergie aux

plus petits. D’abord dans les quartiers pauvres de Paris, puis comme éducateur auprès de prisonniers mineurs. Parmi ses initiatives, la restauration

d’une maison de Haute-Provence ou les jeunes sont accueillis dans un milieu

protégé des «dangers des villes». Guy Gilbert peut alors définir certains

principes d’éducation appris dans la rue. Pour être accepté par les loubards, il faut parler leur language, ne pas craindre la violence, vivre la

même vie qu’eux. Une règle essentielle ressort au milieu d’un flot d’injures : la nécessité d’une cohérence entre le dire et le faire.

Travailler avec les exclus ne signifie pas seulement adopter leurs

attitudes. Ce qui les blesse le plus, c’est certainement l’effondrement

actuel des valeurs et la crise de la famille. Pour Guy Gilbert, il est

primordial de fixer des limites, d’expliciter les codes de la société sans

lesquels les jeunes ont peu de chances de s’en sortir. Au cours des débats

qu’il anime, Guy Gilbert ne laisse pas de côté l’importance de la prière,

ses retraites dans un carmel. A Genève, il a quitté la salle accompagné de

quelques dizaines de jeunes… son travail ne se termine jamais avant

quatre heures du matin. (apic/pp/ym)

15 avril 1988 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 1  min.
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