En raison de la dot, la femme devient une propriété privée
Ghana: Pauvreté et traditions sont les causes principales de la violence contre les femmes
Genève/Accra, 22 juillet 2007 (Apic) La pauvreté et les traditions populaires sont les principales causes de violence contre les femmes au Ghana, a déclaré Yakin Ertürk, rapporteuse spéciale du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies chargée de la violence contre les femmes, à son retour de mission en Afrique.
«Une grande partie de la société ghanéenne continue à voir la femme subordonnée à l’homme, qui la considère comme une propriété privée, vu qu’il a payé une dot pour l’avoir», a déclaré l’experte des Nations Unies. Yakin Ertürk est depuis 1986 professeure au Département de sociologie à l’Université technique d’Ankara.
Au Ghana, les jeunes filles sont contraintes de se marier ou sont enceintes très jeunes, et la violence pratiquée par les maris, les familles ou les étrangers, est considérée comme normale dans la vie de la femme, a dénoncé la représentante des Nations Unies.
Dans les zones rurales, la police et les autorités ne punissent que rarement les cas délicats tels que les attaques, les viols ou les abus sexuels sur les femmes. Un autre facteur qui contribue à engendrer la violence contre les femmes est la pauvreté, et le peu de valeur que l’on donne à leur instruction. Yakin Ertürk, qui s’est rendue au Ghana du 7 au 14 juillet, a souligné l’urgence d’apporter des changements significatifs pour réduire la pauvreté, et s’est félicitée pour la récente approbation du Parlement d’une loi comme premier pas pour éradiquer la violence domestique dans ce pays africain.
Sud Kivu: les violences contre les femmes prennent des proportions dramatiques
Dans le Sud Kivu, en République démocratique du Congo, les violences sexuelles contre les femmes prennent des proportions dramatiques. Plus de 4 500 cas de viols ont eu lieu ces six derniers mois, selon le bilan de la Coordination provinciale de lutte contre les violences faites aux femmes. 70% des viols sont attribués aux groupes armés, et 82% des victimes souffrent des maladies sexuellement transmissibles.
La rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les violences faites aux femmes, Yakin Ertürk, vient de faire une visite de 48 heures à Bukavu. Elle témoigne avoir rencontré plusieurs petites filles, jeunes filles et femmes qui avaient connus des atrocités, «vraiment des choses abominables». Yakin Ertürk préconise une réaction énergique de la part des autorités pour que toutes les femmes ayant subi des violences puissent être médicalement traitées. (apic/fides/be)