L'Osservatore Romano est l'organe de presse du Vatican
Vatican

Giovanni Maria Vian, directeur de 'L'Osservatore romano', à l’ombre de la coupole

Depuis le 1er janvier 2018, le quotidien du Vatican, L’Osservatore Romano, est rattaché administrativement au Secrétariat pour la communication du Saint-Siège. Toutefois, cela n’aura pas d’impact sur «l’identité propre» du journal ni sur son nom, a expliqué à I.MEDIA son directeur  Giovanni Maria Vian.

Au milieu du dédale des bâtiments de L’Osservatore Romano, le bureau de Giovanni Maria Vian offre au visiteur un havre de calme, bercé par de la musique classique. Au mur et dans les rayonnages de la bibliothèque, des images et des figurines de Tintin témoignent l’affection que le directeur du seul journal du Vatican porte pour le journaliste à la houppette.

Lorsque Benoît XVI lui demande en 2007 de prendre la direction de L’Osservatore Romano, Giovanni Maria Vian ne se retrouve pas en terre inconnue. Son père travaillait déjà pour le Saint-Siège, au sein de la Bibliothèque apostolique vaticane. Le Vatican, glisse-t-il dans un sourire, est donc quelque chose de «familier». Et en particulier son journal, dans lequel son grand-père écrivait déjà.

Le journal n’est pas relu

En travaillant là, explique l’homme de 65 ans, on comprend bien qu’au Vatican, «tout» part de la mémoire du premier des apôtres. Pour lui, le symbole est simple : la coupole gigantesque de Saint-Pierre qui s’élève vers Dieu. Bâtie exactement au-dessus de la tombe de l’apôtre Pierre, c’est la «coupole du monde».

Une réalité qui s’incarne tout particulièrement dans L’Osservatore Romano, à la fois journal officiel du Saint-Siège, mais aussi média qui permet de lire l’actualité mondiale avec les yeux du Vatican. Sauf exception, le journal n’est pas relu, insiste celui qui affirme travailler dans une grande confiance avec les «supérieurs». A savoir le secrétaire d’Etat et, encore plus haut, le pape.

Tout particulier qu’il soit, L’Osservatore Romano n’a pas pour autant été épargné par la crise traversée par la presse depuis le début du millénaire. Comme partout, la diffusion papier a baissé tandis que la lecture des articles sur internet a explosé. En dix ans à la tête du quotidien, Giovanni Maria Vian a dû s’engager dans une rationalisation des coûts. Notamment en divisant presque par deux le personnel.

Il a aussi accentué le caractère proprement journalistique du journal, en développant notamment les pages dédiées à l’actualité internationale et à la culture. Et de nouveaux supports se sont développés, à commencer par le supplément mensuel dédié aux femmes lancé en 2012. Un sujet qui tient au cœur de Giovanni Maria Vian. Tout comme l’ouverture des pages du journal aux autres religions, chrétiennes ou non.

Une histoire singulière

Vieux de plus de 160 ans, L’Osservatore Romano, a connu une histoire singulière. D’abord média de soutien au pape, il est racheté par le pontife en 1884 pour diffuser sa voix après la perte des Etats pontificaux. Alors que le pape se considère prisonnier au Vatican, le journal est imprimé à Rome en Italie.

Après les accords du Latran en 1929, le quotidien peut enfin déménager à l’intérieur du petit Etat, tout récemment né. Alors que l’Italie connaît un régime fasciste, L’Osservatore Romano est imprimé sans subir la censure. Certains exemplaires sont toutefois saisis, voire brûlés, lorsqu’ils franchissent la frontière s’ils expriment trop ouvertement l’hostilité au régime italien. Et même si l’époque a changé, les différentes éditions du journal sont toujours conçues et imprimées au sein du Vatican.

L’histoire et l’identité de ce journal sont donc étroitement liées au Vatican, au Saint-Siège et bien sûr au pape. Etre le directeur du ›journal du pape’, c’est cueillir la voix du Souverain pontife au Vatican pour la diffuser au-delà des murs du petit Etat, dans le monde entier. Et preuve que le Saint-Siège n’est pas aussi clérical qu’on le croit parfois, cette importante mission a toujours été confiée à un laïc.  (cath.ch/imedia/xln/mp)

L'Osservatore Romano est l'organe de presse du Vatican
3 janvier 2018 | 09:13
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 3 min.
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