750 millions de dollars pour organiser le G8: un véritable gaspillage
Grande-Bretagne: Déception après le sommet du G8 à Okinawa au Japon
Londres, 25 juillet 2000 (APIC) La déception est grande dans le camp des organismes qui militent en faveur d’un allégement du fardeau de la dette des pays pauvres. On a parlé pauvreté, certes, mais ce sommet, qui est a lui seul un véritable gaspillage, a coûté pas moins de 750 millions de dollars pour accueillir ses hôtes. Quant aux difficultés des pays du Sud, elles sont passées aux oubliettes, estiment ces organismes.
Ces mêmes organismes attendaient une action des pays riches réunis au sein du G8 à Okinawa au Japon. Ceux-ci n’ont fait que renouveler leurs promesses de réduction sans vraiment passer aux actes. Certaines organisations telle «Campagne Jubilé 2000», pensaient que l’année du jubilé serait une occasion pour aider les pays pauvres.
Les dirigeants de la «Campagne Jubilé 2000» pour l’allégement de la dette extérieure des pays pauvres se sont montrés déçus de ce que le sommet du G8 au Japon n’ait pas adopté de nouvelles mesures sur ce thème. «Le résultat a été pire que nous ne nous y attendions. J’éprouve un mélange de déception, de colère et de frustration», a déclaré à Okinawa, Martin Drewry, dirigeant de l’organisation «Christian Aid».
Simple renouvellement de promesse
Le sommet annuel du G8 s’est tenu à Okinawa au Japon du 21 au 23 juillet. Les gouvernants des pays créditeurs se sont contentés de renouveler leur offre de réduire la dette des 41 pays les plus pauvres du monde pour un montant de 100 milliards de dollars, faite à Cologne l’an dernier. Neuf pays seulement, africains pour la plupart, ont reçu un allégement de leur dette extérieure depuis un an, pour un total de 10,6 milliards de dollars, et le G8 a promis d’étendre cette mesure à 20 pays cette année-ci. Les dirigeants de la «Campagne Jubilé 2000», comme l’anglaise Ann Pettifor, doutent que les pays créditeurs tiennent leur promesse. «Je pense qu’ils veulent enterrer le problème de la dette» a déclaré pour sa part Martin Drewry.
Le G8 s’est mis d’accord pour aider les pays non industrialisés dans les domaines de l’éducation, de l’accès à Internet et de la lutte contre les épidémies, telles que la malaria. Mais Ann Pettifor, reprenant le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, estime que ces propos «ne sont qu’un rêve impossible sans la suppression de la dette».
Sommet du gaspillage
Ann Pettifor qualifie par ailleurs la réunion d’Okinawa de «sommet du gaspillage». Le Japon a dépensé 750 millions de dollars pour accueillir ses hôtes. Le sommet de Cologne, l’an dernier, avait coûté 75 millions de dollars et celui de Birmingham, en1998, «seulement» 10 millions de dollars. Bill Clinton est venu avec 400 conseillers et les Japonais lui ont construit une réplique de son village natal en Arkansas. Jacques Chirac a amené 160 conseillers et l’anglais Tony Blair 60. En outre, 20’000 policiers avaient été mobilisés. (apic/cip/mg/ua)




